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En Île-de-France, la guerre de l’eau fait rage

PUBLIÉ LE 28 JUIN 2023
VM
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En Île-de-France, la guerre de l’eau fait rage
L'usine de Méry-sur-Oise (95), gérée par le Sedif et Véolia, le délégataire, sera la première à être équipée de l'OIBP. Crédit : Sedif.
Les principaux syndicats franciliens (Eau de Paris, Cœur d’Essonne, Grand Paris Sud…) s’élèvent contre la vision du Sedif, le syndicat des eaux d’Île-de-France qui propose une technologie d’osmose inverse sur son usine de Méry-sur-Oise. Ils remettent en cause une vision qui selon eux ne protègent pas la ressource en amont, demande beaucoup d’énergie et peut aussi impacter l’environnement. Ils redoutent en outre les risques pour des réseaux largement connectés et qui ne présenteront pas les mêmes qualités d’eau potable.  
 
Dan Lert, adjoint à la Maire de Paris et président d’Eau de Paris, Michel Bisson, président de Grand Paris Sud,  Éric Braive, président de Coeur d’Essonne, Fatah Aggoune, conseiller délégué à l’EPT Grand Orly Seine Bièvre, président de la Régie Eaux de la Seine et de la Bièvre et Jean-Claude Oliva, vice-président d’Est Ensemble et président de la régie, ont expliqué les raisons de leur approche fondée sur une véritable complémentarité entre prévention à la source des pollutions et juste traitement de l’eau potable. Les élus des territoires défendent une vision durable de l’eau qui privilégie une approche préventive de la pollution de l’eau et proposent de généraliser la protection des zones de captages, en accompagnant les agriculteurs dans la transformation de leurs activités vers un modèle plus durable. « Le meilleur traitement, c’est la prévention des pollutions à la source », affirme Éric Braive, président de Coeur d’Essonne Agglomération.
 
Un Grenelle francilien
Les territoires partenaires en appellent aussi à l’État, pour l’organisation d’un débat à la hauteur de ces enjeux et à la bonne échelle, celle du bassin hydrographique de la Seine. Un seul acteur, même majeur, ne doit pas se mettre en position d’établir une norme en matière de traitement Les élus de ces territoires demandent l’organisation d’un Grenelle francilien de l’eau potable, afin que toutes ces questions soient étudiées avec la rigueur nécessaire et que les approches individuelles cèdent le pas à une approche collective. « Face aux enjeux du réchauffement climatique, nous avons besoin d’un travail commun des opérateurs de l’eau pour protéger la ressource et assurer l’avenir. Cette technologie va à l’encontre de cette solidarité entre collectivités », déclare Fatah Aggoune, conseiller délégué à Grand Orly Seine Bièvre et président de la Régie Eaux de la Seine et de la Bièvre.
 
"Vers une eau pure et sans chlore"
Ce à quoi le Sedif, premier syndicat français avec plus de quatre millions d’usagers, rétorque que le préventif n’exclut pas le curatif. Pour rendre potable, une eau issue en quasi-totalité (97 %) de ressources de surface impactées par l’activité humaine (la Seine, la Marne et l’Oise), le Sedif veut traiter « 100 % de l’eau distribuée par des membranes et aucune reminéralisation ne sera nécessaire », assure le syndicat dans un communiqué publié le 27 juin. « La qualité de cette eau permettra aussi de distribuer une eau sans chlore – un souhait constamment exprimé par nos usagers et déjà pratiqué dans plusieurs collectivités en France (Grenoble, Mulhouse) et en Europe du Nord (Amsterdam, Odense). »

Un débat public en cours
Le syndicat créé en 1923, et présidé par André Santini, utilise déjà une technologie de filtration membranaire depuis 1999 dans son usine de Méry-sur-Oise. Dans une étude effectuée par Qualitest sur la qualité des services du Sedif, « 82 % affirment que l’eau du robinet peut être bue tous les jours, mais dans les faits 71 % des usagers du Sedif la boivent régulièrement, et seulement 25 % exclusivement ». Cette sécurisation selon le Sedif permettrait de gagner les réfractaires à la cause de l’eau du robinet et d’éviter les achats en bouteille. Le projet porté par le Sedif fait actuellement l’objet d’un débat public intitulé « L’eau potable en Île-de-France », qui porte de fait sur le projet de traitement de l’eau que souhaite engager le Syndicat des eaux d’Île-de-France (Sedif).
 
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