L'idée, déjà brevetée, vient du Laboratoire de mécanique des vibrations et acoustique (LMVA) des Arts et Métiers ParisTech, qui étudie avec la société Green Creative comment les basses fréquences (entre 50 et 500 Hz) peuvent être stoppées. « La plupart des murs antibruit actuels sont conçus pour réduire les bruits à haute fréquence, alors que la plupart des nuisances sonores sont liées à des basses fréquences », explique Jean-Marc Meurville, associé de Green Creative. L'idée est d'utiliser des cavités résonantes d'Helmholtz - « une cavité dont toutes les dimensions sont très petites devant la longueur d'onde », définit Jean-Marc Meurville. Le LMVA a donc défini ces paramètres et Green Creative a construit une maquette d'expérimentation, en utilisant des pneus usagés qui font office de cavité d'Helmholtz. Les pneus sont cerclés, de manière à contrôler le phénomène d'inversion de phase et assemblés par empilement dans une structure fermée. Leur perçage varie en fonction des caractéristiques du bruit à atténuer : voie ferrée, routes, aéroports, tours aéroréfrigérantes, etc. Des campagnes de tests menées depuis deux ans ont permis de valider le concept. « Les derniers tests in situ ont permis de quantifier l'atténuation en réflexion basse fréquence en comparaison avec des murs en béton et en bois poreux », précise Jean-Marc Meurville. Un prototype, actuellement testé chez le sous-traitant chargé de sa fabrication, divise par trois le bruit perçu. Des essais sur chantiers devraient être réalisés prochainement.