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L'érosion côtière mobilise les élus

PUBLIÉ LE 1er JANVIER 2013
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Phénomène naturel, l'érosion des côtes concerne 24 % du littoral français, alors que 44 % sont stables et 10 % en extension, le reste étant constitué de côtes artificialisées ou non étudiées. En termes de kilomètres linéaires, les côtes sableuses sont les plus touchées, suivent les falaises en roches friables (craie, calcaire). À l'inverse, les vasières s'engraissent. « Malgré les nombreux ouvrages de défense contre la mer, ces proportions ne varient pas depuis vingt ans », note l'Observatoire national de la mer et du littoral. Les principaux risques sont liés à la submersion marine (même si celle-ci peut également intervenir par franchissement de digues ou débordement) et aux glissements de terrain, par effondrement des falaises. Ils sont d'autant plus importants que les côtes sont très urbanisées. D'après les travaux de l'Insee, la population des départements littoraux devrait croître de 18,7 % d'ici à 2040, soit 4,5 millions d'habitants en plus. Face à ce risque, quatre stratégies de gestion de la frange côtière ont été identifiées dans la Stratégie nationale de gestion du trait de côte, élaborée pour 2012-2015 à la suite du rapport Cousin : le laisser-faire, l'intervention li mitée (adaptation), la fixation et le recul stratégique. Pour mieux cerner le niveau de risque, il est tout d'abord proposé de créer un réseau d'observation et de suivi de l'évolution du trait de côte à l'échelle nationale à partir d'une méthodologie et d'indicateurs communs. Car, à ce jour, une cinquantaine de structures locales produisent déjà des données, mais avec des objectifs différents selon les situations géographiques. Deux projets européens ont été menés récemment, l'un en Aquitaine (Ancorim, Atlantic Network for Coastal Risks Management), l'autre dans le golfe du Morbihan (Imcore, Innovative Management for Europe's Changing Coastal Resource). Toujours en Bretagne, le projet de recherche Cocorisco (connaissance, compréhension et gestion des risques côtiers), financés par l'Agence nationale de la recherche sur trois ans (de mars 2011 à février 2014), as socie des chercheurs de différentes disciplines. Lancé après Xynthia, il a pour objectifs, d'une part, de comprendre la vulnérabilité des côtes face aux dangers de l'érosion ou de la submersion et, d'autre part, de progresser vers des stratégies de prévention et de gestion. Il concerne prin-ci pa lement les communes de Guissény, Ile-de-Sein, Le Tour-du-Parc, Pénestin et le sud du Finistère. Fortement concernée, l'Aquitaine expose ses 270 km de côte sableuse et enregistre un recul moyen d'un à trois mètres par an (allant jusqu'à 6 m). La collectivité a publié en sep tembre dernier sa stratégie régionale de gestion du risque d'érosion côtière aux horizons 2020 et 2040, sur laquelle elle planchait depuis 2009. Outre la connaissance, la prévention et la culture du risque, le do cument met pour la première fois en avant la possibilité d'un recul stratégique. Trois communes sont plus particulièrement concernées : Labenne, dans les Landes, Lacanau et La Teste-de-Buch, en Gironde. Pour La Teste, la réflexion porte sur cinq campings installés derrière la dune du Pila. « Le recul est iné­ luc table ; si rien n'est fait, ils dis­ paraîtront, car l'érosion dunaire est de 5 à 10 m par an. Nous sommes en site classé et sur un territoire très contraint, car der­ rière les campings se trouve une forêt privée. La commune va tra­ vailler avec le GIP Littoral aqui­ tain pour savoir comment faire, où les relocaliser et avec quels moyens financiers », ex plique Arnaud Gueguen, chargé de mission au GIP. À Labenne, il s'agit d'un site d'accueil du public sur un espace naturel. Le repli est acté, mais les interrogations réglementaires et financières demeurent. Enfin, à Lacanau, le choix entre relocalisation et protection n'est pas tranché. Justement, dans le domaine de la protection, les agglomérations de Lorient (56) et de Thau (34) poursuivent leurs travaux. La première a été confrontée à une importante submersion marine en 2008, à Gâvres : plus d'un tiers de la commune a été recouvert, parfois jusqu'à 1 m d'eau dans les maisons. « L'affaissement des dunes dû à la perte de sable, en viron 5 000 m3 par an, a été identifié comme la cause prin­ cipale de la submersion. Nous avons donc décidé de disposer des épis en bois de 80 à 120 m de long, perpendiculaires à la côte et de recharger en sable. Les travaux se sont achevés à la fin de l'été der­ nier », déclare Jean-Pierre Aucher, vice-président chargé des espaces naturels et de la protection du littoral à l'agglomération. Des travaux de redimensionnement des ouvrages d'évacuation des eaux pluviales sont également programmés. L'agglomération, qui a validé son Papi (programme d'actions de prévention des inondations) en juin dernier, dispose depuis 1999 d'un observatoire photographique qui prend des clichés de son littoral (18 km de côte) tous les cinq ans. Thau agglo, de son côté, travaille depuis de nombreuses années à la protection du lido reliant Sète à Marseillan (12 km). La route littorale, qui constituait un facteur aggravant l'érosion, a été reculée de plusieurs centaines de mètres. Des oyats et 100 000 gani-velles ont été plantés entre 2007 et 2012. La phase maritime a débuté en mars 2012 avec la pose de drains sous la plage (procédé Ecoplage). Début octobre, deux rangées parallèles de géotubes sous-marins, ressemblant à de grosses chaussettes remplies de sable, ont été mises en place à environ 350 mètres du rivage sur 1 km de long. Par ailleurs, un dispositif de surveillance vidéo (Argus) a été installé en avril 2011 par le BRGM. Autre solution, celle du conseil général de la Somme, qui préfère ouvrir certains polders à la mer au lieu de réparer après les tempêtes. Le projet de dépoldérisation le plus avancé est celui de l'enclos de La Caroline (30 ha). Son objectif est avant tout hydraulique : il s'agit de créer un effet de chasse d'eau pour maintenir l'accès au port du Hourdel. Les premiers travaux sont prévus pour cette année. Le second projet, mené par le syndicat mixte de la baie de Somme, est à l'étude depuis 2010 et concerne le cordon littoral des bas champs du Vimeu-Cayeux, soumis à une forte érosion. Placé sous le niveau de la mer, sa dernière inondation (2 500 ha) remonte à 1990. L'étude sur sa dépoldérisation « éventuelle, par­ tielle et maîtrisée » sera rendue cette année. Sur une superficie totale de 3 500 ha, 750 ha au maximum sont susceptibles d'être rendus à la mer. « L'objec­ tif est la protection durable de Cayeux-sur-Mer par la création d'une zone tampon de recharge naturelle », ex plique Vincent Bawedin, chargé de mission stratégie littorale au conseil gé néral. La protection de cette zone (rechargement, épis, etc.), qui sert à l'agriculture et à la chasse, a déjà coûté plus de 54 millions d'euros depuis 1980. l
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