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BIODIVERSITÉ

Le privé crée les nouveaux métiers de la biodiversité

PUBLIÉ LE 16 MAI 2017
LA RÉDACTION
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Le magazine pour les acteurs et décideurs du développement durable et des métiers de l’environnement.
1,5 million d’emplois. En France, un emploi salarié du secteur marchand sur dix serait plus ou moins dépendant de la biodiversité, selon le rapport « La biodiversité, une opportunité pour le développement économique et la création d’emplois » remis à la ministre de l’Environnement à la mi-novembre 2016. Dans ce large périmètre, l’auteur du rapport, le directeur de l’institut Inspire Emmanuel Delannoy, identifie 107?000 postes du secteur privé plus directement liés à la nature : entreprises du paysage, du génie écologique, bureaux d’études spécialisés, tourisme, agriculture… « Ces différentes composantes, aujourd’hui disparates, constituent l’ébauche d’un secteur de la biodiversité », note le rapport. Mais, « si l’on ne devait compter que les emplois directement affectés à la connaissance de la biodiversité, ou à la gestion des espaces naturels protégés, ou encore à l’éducation et à la sensibilisation du public à la protection de la biodiversité, l’essentiel relèverait des secteurs publics ou du secteur associatif non marchand », explique le document. Un autre rapport, produit cette fois par le Conseil économique, social et environnemental (Cese) en septembre 2016 (« Contribution des emplois de la biodiversité à la transition écologique »), évalue ainsi à 22?000 « les emplois spécifiquement consacrés à la biodiversité, auxquels il convient d’ajouter 6?000 professeurs de l’enseignement supérieur dont le métier est directement lié à sa préservation et 48?000 emplois qui contribuent à cette préservation, soit 76?000 en tout ».Entre 2010 et 2013, ce n’est pas un rapport, comme pour les secteurs de l’énergie ou des déchets, mais trois que le comité de domaine « biodiversité et services écologiques » du Plan national de mobilisation pour les métiers de l’économie verte a dû produire pour mieux cerner cette filière toujours en structuration. « Le premier rapport avançait un chiffre d’environ 20?000 emplois pour les "métiers cœur". En 2016, on en compte 22?000 et pas du tout 30?000 comme l’escomptaient les auteurs. Sur le terrain, depuis 2012, le développement de ces emplois est nettement freiné. En cause : la stabilisation du marché des études d’impact environnemental et la baisse significative des subventions aux associations », déplore Pierre Cellier, jeune écologue qui a présidé le groupe de travail de la Fabrique écologique sur le sujet et qui a cosigné la note « Agir pour développer les nouveaux métiers de la biodiversité » (lire notre article). Métiers nouveaux ou transformation des existants, c’est sur les épaules du secteur privé que s’appuie désormais le développement des métiers de la biodiversité.« Des achats au marketing, beaucoup de métiers évoluent en intégrant les enjeux de préservation du vivant. J’ai ainsi recruté récemment une personne chargée de suivre les impacts de notre chaîne d’approvisionnement sur la biodiversité. En école de commerce, un professeur lui avait conseillé de préférer un sujet plus classique pour trouver un emploi... », remarque Sylvie Bénard, directrice de l’environnement du groupe LVMH et pilote depuis 2010 des travaux du comité de domaine biodiversité du Plan national de mobilisation pour les métiers de l’économie verte. Avec sa myriade de PME, c’est sans conteste le secteur du génie écologique qui s’est le plus développé en une dizaine d’années. Et qui a fait les plus gros efforts de structuration, notamment au travers de la création de l’Union professionnelle du génie écologique (UPGE) ou de l’Association fédérative des acteurs de l’ingénierie et du génie écologiques (A-Igeco). « L’emploi dans les métiers de la biodiversité ne pourra se développer sans un changement de comportement global dans l’ensemble des secteurs économiques au-delà d’une simple filière », observe cependant la note de la Fabrique écologique, qui propose notamment de faire financer par les grandes entreprises d’infrastructures linéaires la création de Mooc de vulgarisation destinés à leurs équipes et de monter un réseau d’experts. Voué au conseil des entreprises et des collectivités, celui-ci pourrait être porté par les chambres consulaires et les fédérations professionnelles de branche. La jeune Agence française pour la biodiversité (AFB) serait également légitime, à travers ses futures agences régionales, pour conduire la constitution d’un tel réseau. « Nous travaillons actuellement à une cartographie de compétences afin de constituer un annuaire d’experts qualifiés », indique ainsi Hassan Souheil, chef du département professionnalisation de l’AFB, qui vient de mettre en ligne un centre de ressource spécial. Destiné à rendre ces métiers « plus visibles et plus lisibles », ce portail prolonge et complète le site « Les métiers de la biodiversité » réalisé par l’Atelier technique des espaces naturels, l’Aten, qui a maintenant rejoint l’AFB, et l’Association pour la formation professionnelle des adultes (Afpa).L’adéquation de la formation, initiale comme continue, aux besoins des entreprises constitue également un levier important. « À moyen terme, nous prévoyons de travailler avec elles pour mettre en place des formations adaptées », promet Hassan Souheil, rappelant qu’au forum Économie et biodiversité organisé en novembre 2016 dans la capitale, la formation était le besoin le plus cité par les différents acteurs socio-économiques. L’AFB doit maintenant mobiliser dans un délai raisonnable les moyens financiers et humains nécessaires à ce chantier. Car, comme le rappelle Emmanuel Delannoy dans son rapport, « un portage politique au plus haut niveau et un accompagnement institutionnel » sont essentiels. Fabian Tubiana 
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