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BIODIVERSITÉ

La diffusion du biomimétisme

PUBLIÉ LE 15 JUIN 2017
LA RÉDACTION
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En France, près de 100 entreprises et 150 laboratoires mettent en œuvre le biomimétisme dans leurs approches. Et pourtant, la discipline reste confidentielle. C’est tout le travail du Centre européen d’excellence en biomimétisme de Senlis (Ceebios), créé en 2012, que de le faire connaître et de le structurer, notamment à travers la deuxième édition de Biomim'Expo, qui se tiendra les 29 et 30 juin à Senlis, dans l’Oise, et dont Environnement Magazine est partenaire.Bien que le concept promette de s’inspirer du vivant pour produire plus intelligemment, c’est toujours la même quinzaine d’exemples qui sont cités pour illustrer le biomimétisme : le Velcro imitant les graines de bardane (le poil à gratter), le TGV japonais le martin-pêcheur, l’effet lotus qui rend les surfaces hydrophobes… « Depuis deux décennies, cette approche enregistre un essor significatif, du fait de l’évolution des connaissances biologiques, des nouvelles techniques d’exploration du vivant et du changement de paradigme lié à l’accroissement du prix des ressources », assure Kalina Raskin, directrice générale du Ceebios.De nombreuses entreprises s’y intéressent, comme Seaboost (groupe Egis). « Notre cœur d’activité, c’est recréer des fonctionnalités écologiques, comme des habitats, pour la biodiversité marine », explique Julien Dalle, chef de projet chez Seaboost. Ses habitats « roselière » et « oursin », implantés dans la rade de Marseille pour contrer la destruction des fonds marins par l’activité portuaire, y ont multiplié par trois ou quatre la densité biologique et par douze le nombre d’espèces.Après la reproduction de la forme, le biomimétisme s’attaque à la fonction. « Par exemple, en s’inspirant de la gestion de l’énergie dans les organismes vivants », illustre Jérôme Perrin, directeur scientifique de Renault. Ces travaux ont été menés dans le cadre d’une thèse Cifre, soutenue en novembre 2016. L’idée est de moduler la consommation des véhicules hybrides (électrique-essence) comme les marathoniens adaptent leurs métabolismes des sucres ou des graisses en fonction du terrain.Le troisième aspect est la reproduction de l’organisation du vivant. « Comment pouvons-nous nous inspirer du comportement collectif des bancs de poissons ou des vols d’oiseaux pour fluidifier le trafic », s’interroge Jérôme Perrin. Quant au processus de prise de décision des abeilles pour se choisir un nouvel habitat, il est, selon le chercheur Thomas D. Seeley, un modèle de démocratie1.Pour aller plus loin, il est nécessaire maintenant de structurer les acteurs. Le ministère de l’Environnement a missionné le Ceebios pour réunir un groupe de coordination interrégionale. « Le recensement des acteurs nous montre que de nombreux industriels, entreprises ou laboratoires sont concernés. D’où l’importance, quand on travaille sur le vivant, de se poser la question de ses impacts et du rapport à la nature », indique Nicolas Thierry, vice-président de la région Nouvelle-Aquitaine. Celle-ci a conclu un partenariat avec le Ceebios, lui confiant la mise sur pied d’un réseau de compétences. « Il faut créer une culture commune sur le biomimétisme, sensibiliser les parties prenantes et évaluer les retombées économiques potentielles. Aujourd’hui, certains en font sans le savoir », commente l’élu.Mais dans les autres régions, tout reste à faire. C’est pourquoi le Ceebios table également sur la formation, à travers un module court de quatre jours conçu avec l’Institut des futurs souhaitables. Si elle semble évidente, la dimension environnementale dans le biomimétisme ne va pas de soi. En effet, l’innovation bio-inspirée peut faire appel à des ressources non renouvelables, ou générer des produits toxiques. « Si l’imitation de la nature par l’homme est présente depuis le début de nos civilisations, le biomimétisme [...] se donne une exigence de durabilité qui est, quant à elle, toute récente », indiquait le Cese dans un avis rendu en septembre 2015. Ce n’est d’ailleurs pas la voie retenue par l’Allemagne, comme en témoigne la norme volontaire Iso 18458. « Les Allemands ont centré la normalisation sur les étapes du biomimétisme. Alors la France a proposé un nouveau chapitre pour y intégrer l’environnement », explique Mohamed Trabalsi, responsable de la commission de normalisation « biomimétique » à l’Afnor. Publiée le 8 mars dernier, la norme expérimentale XP X42-502 recommande une méthodologie pour mettre en place une démarche d’écoconception par l’approche biomimétique. « Tout est là, il faut que les gens se connaissent et se structurent », estime Kalina Raskin. « C’est un sujet émergent. On sent bien que c’est un passage obligé, du fait de la raréfaction des ressources », confie Jérôme Perrin, directeur scientifique de Renault.Albane Canto1. La démocratie chez les abeilles - un modèle de société, de Thomas D.Seeley, éditions Quae. 
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