La nouvelle réglementation européenne vise à interdire l’importation de produits dérivés issus de la déforestation, dont les viandes issues de bovins élevés au sein d’exploitations responsables de ce phénomène.
Au moment où se déroule la COP15 à Montréal, le Parlement européen, les États membres de l’UE et la Commission européenne sont parvenus à un accord sur la proposition de texte visant à lutter contre la déforestation importée. Grâce à ce règlement, l’Europe entend interdire tous les produits dérivés issus de la déforestation, et somme les entreprises à se doter d’un système de vigilance autour des produits qu’ils souhaitent commercialiser au sein du marché de l’Union.
C’est un texte « pionnier et ambitieux, qui s’applique à un large spectre de commodités et d’écosystèmes, et concerne une multitude d’acteurs et de pays », se félicite le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. Cette nouvelle réglementation, approuvée ce lundi 05 décembre, imposera dès sa concrétisation des obligations aux entreprises importatrices et exportatrices de produits agricoles et dérivés « importants en termes de déforestation », tels que le cacao, le soja, l’huile de palme ou encore les viandes. Grâce à ce processus de diligence raisonnée, l’UE se repose sur un système novateur de traçabilité à la parcelle via la géolocalisation avec des coordonnées GPS. Dans ce cadre, les entreprises importatrices de viandes bovines seront dans l’obligation de recueillir et partager les données de géolocalisation des lieux d’élevage des bovins dont ils souhaitent commercialiser les viandes, et ce, « de la naissance à l’abattage ».
« Ce règlement constitue une avancée majeure dans la lutte contre la déforestation et la dégradation des forêts. Nous allons poursuivre nos efforts et alimenter l’élan général jusqu’à observer un recul de la déforestation sur le terrain. Après avoir soutenu la plus haute ambition pour ce règlement, la France continuera à se mobiliser tant sur la scène nationale qu’internationale pour protéger et restaurer les écosystèmes forestiers », commente Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, à l’issue de l’accord sur le texte européen.