Depuis le 1er janvier 2018, la décision du gouvernement chinois d’interdire l’importation de certaines catégories de « déchets » est effective. La Fédération professionnelle des entreprises du recyclage (Federec) a souhaité corriger certaines informations relayées à ce sujet.
« Les différentes contributions ont massivement évoqué les envois de "déchets" à destination de la Chine. Federec, en tant qu’organisation représentative du secteur du recyclage en France, n’accepte pas ces affirmations. Ce sont en effet des Matières Premières issues du Recyclage (MPiR), provenant d’un processus de collecte, de tri et de transformation, qui sont exportées en Chine », précise Federec dans un communiqué publié le 1er février. L’organisation rappelle également quelques chiffres : en 2016, 378.000 tonnes de MPiR papiers et cartons ont été exportées de la France vers la Chine (source : douanes). « Cela représente 5 % des 7,2 millions de tonnes collectées en France en 2016 » (source : Observatoire du recyclage de Federec). Pour la Fédération professionnelle, « la démarche chinoise brise aujourd’hui une dynamique d’économie circulaire de la filière de recyclage des papiers-cartons qui collectait les déchets d’emballage des produits importés de Chine et les restituait à la Chine sous forme de Matières Premières issues du Recyclage ».
Une opportunité de transformer la filière
Concernant les plastiques, d’après les chiffres des douanes, 98.000 tonnes de MPiR plastiques ont été exportées de la France vers la Chine. Ce qui représente « 11 % des 920.000 tonnes collectées en France » la même année, selon l’Observatoire du recyclage de Federec. « Les tonnages en jeu au niveau français sont donc en valeur absolue assez faibles, mais l’impact de la décision chinoise ne se mesure pas qu’à l’aune des données françaises. En effet, la décision chinoise a déstabilisé les cours des MPiR et les conséquences financières pour nos entreprises sont importantes », alerte Federec. D’après les chiffres du Bureau international du recyclage (BIR), 7,3 millions de tonnes de MpiR plastiques sont importées chaque année en Chine, « dont 2,6 en provenance d’Europe ». Ce qui va pousser les filières à développer de nouvelles solutions de valorisations, estime la Fédération. « C’est une chance de transformer l’industrie classique de consommation de matières premières primaires en une industrie nouvelle génération, axée sur la consommation de MPiR : l’industrie du 21ème siècle », écrit Federec.
Un constat partagé notamment par Arthur Lepage, président et cofondateur du groupe Excelrise. Dans une tribune pour Environnement-magazine.fr, Arthur Lepage écrivait que « l’arrêt des imports chinois et de la mise en décharge représentent une chance historique pour créer une vraie filière de valorisation et de recyclage des déchets plastiques en France. L’exemple de la Suède, avec seulement 1% de ses déchets non recyclés, nous prouve qu’aujourd’hui une solide politique de recyclage plastique revalorisé à sa juste valeur, constituera à terme une véritable source de création de valeur, d’emploi et environnementale ».
DR
À lire également
Tous les articles RECYCLAGE & RÉCUPÉRATION