Le 21 juin dernier, la Fédération nationale des activités de la dépollution et de l’environnement (Fnade) a organisé un congrès autour du défi du recyclage des plastiques. Pour les acteurs présents, les filières de collecte, tri et recyclage doivent être optimisées. Il s’agit également d’agir en amont, sur les ressources et les matières.

« Seuls 28 % des plastiques sont actuellement recyclés, ce qui prouve que la chaîne ne fonctionne pas », souligne Philippe Maillard, nouveau président de la Fnade. Selon lui, il faut « remettre en question toute la chaîne pour espérer atteindre l’objectif de 100 % de plastiques recyclés en 2025 ». Pour cela, il s’agirait « d’investir dans des programmes de recherche et développement, car nous sommes persuadés à tort, que certains produits ne sont pas recyclables », estime-t-il. Par ailleurs, l’insuffisance de la collecte et la non-application du décret 5 flux sont pointées du doigt : « il existe des initiatives pour augmenter les gisements », a déclaré Philippe Maillard. La consigne en étant une aux yeux des acteurs, mais pas des collectivités territoriales qui se verraient privées d’une partie du gisement sous leur gestion. Pour le directeur scientifique de Citéo, Carlos de Los Llanos, « l’extension des consignes de tri à tous les emballages plastiques ménagers est une réponse immédiate à l’attente des consommateurs, qui pourra considérablement augmenter le tonnage » collecté.

Responsabiliser les professionnels

En amont, il s’agirait de responsabiliser les producteurs, les grands distributeurs et les professionnels de manière générale. « On ne peut pas interdire la production de tous les plastiques, mais on peut notamment inciter les restaurateurs à être pro-actifs », estime le député EELV François-Michel Lambert. Il cite notamment le choix récent de McDonald’s France de ne plus utiliser de pailles en plastique.

Accélérer la mise en place d’une filière pour les matières recyclées

Enfin, l’interdiction d’importation de déchets plastiques mise en place par la Chine est vue comme une opportunité d’accélérer la mise en place d’une filière de matières premières recyclées à moyen terme. Même si cette décision est vue par les industriels, comme « un gros choc » à court terme.