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EAU

Assises de l’eau : les opérateurs publics veulent garder la main sur leurs investissements

PUBLIÉ LE 3 JUILLET 2018
AGNÈS BRETON
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Assises de l’eau : les opérateurs publics veulent garder la main sur leurs investissements
Alors que le premier volet des Assises de l’eau, consacré au petit cycle de l’eau, sera clôturé le 17 juillet prochain, France eau publique, qui réunit 70 opérateurs publics de l’eau, intervient dans le débat. Pour la branche eau de la FNCCR, la gestion de l’eau ne se résume pas au simple remplacement des canalisations. L’eau, c’est d’abord une ressource qui se gère à l’échelle locale.
 
« Nous n’avons pas été entendus, regrette Christophe Lime, adjoint au maire de Besançon et président de France eau publique (FEP). Nous sommes d’accord pour que soit définie une politique d’investissements, mais à l’échelle des territoires. Les élus locaux sont les mieux à même de savoir où se situent les priorités. » Pour FEP, la branche eau de la Fédération des collectivités concédantes et régies (FNCCR), qui regroupe des gestionnaires publics de l’eau desservant 11 millions d’habitants, le débat a été pris à l’envers : « Petit et grand cycle de l’eau sont liés et interdépendants. La ressource en eau constitue le premier patrimoine des services publics de l’eau et de l’assainissement », martèle-t-elle.
 
Une vision réductrice
 
Pour ces élus, le premier volet des Assises, sur le petit cycle de l’eau, semble se réduire à un plan d’investissements dans les canalisations (on parle de 2 milliards par an). Selon eux, il risque d’occulter les autres enjeux de l’eau et de l’assainissement, qui nécessitent aussi des investissements pour une eau potable de qualité et une absence de pollution de l’environnement liée aux rejets des stations d’épuration. « Si les canalisations représentaient le progrès à l’après-guerre, aujourd’hui, au XXIe siècle, l’innovation se trouve dans le numérique, la transition écologique, le travail sur la ressource et la gouvernance », détaille Célia Blauel, maire adjointe de Paris et présidente d’Eau de Paris. « On veut faire croire que les services de l’eau ne vont pas bien en France. C’est faux. Si certains sont en difficulté – conjoncturelle ou structurelle –, ils doivent être accompagnés, grâce à des mécanismes de solidarité ou de regroupement », martèle l’élue parisienne.
 
Les atouts de la gestion publique
 
Selon FEP, l’agrégation des petits services permettra d’atteindre une taille critique adaptée au contexte local et de faire jouer à plein les bénéfices liés à cette mutualisation, tant en matière d’ingénierie publique que de commandes groupées. « En se rassemblant, la puissance publique est plus forte, remarque Yannick Nadesan, président d’Eau du bassin rennais, qui représente 17 collectivités et dessert 500 000 habitants. En améliorant son organisation, elle est en mesure d’augmenter sa capacité d’investissement. » Des qualités que revendiquent les opérateurs publics, et qui expliquent, selon eux, le retour progressif en régie des collectivités. « La gestion publique se développe. Chaque année, 1 % des collectivités font la bascule », se réjouit Christophe Lime. « Aligner du tuyau sans la gestion publique et favoriser le partenariat-public privé se placent à l’opposé du cheminement actuel », constate Yannick Nadesan.
 
Pérenniser les agences de l’eau
 
« Ne s’occuper que des tuyaux, c’est l’inverse d’une démarche entreprenariale, renchérit Denis Homel, président du Syndicat départemental d’eau et d’assainissement (SDEA) d’Alsace-Moselle, auquel plus de 500 communes ont transféré leurs compétences. Les grands syndicats ont maintenant une approche intégrée des coûts. On va nous imposer des dépenses dans le renouvellement des canalisations, alors qu’à certains endroits, la priorité est ailleurs. Il existe une volonté politique de recentraliser les choix. » La FEP estime qu’ « il faudrait à l’inverse financer les nouvelles missions des agences [de l’eau] et l’AFB [Agence française de la biodiversité] par de nouvelles ressources », comme l’augmentation et l’élargissement des redevances pour pollutions diffuses, ou encore la création de redevances sur les atteintes à la biodiversité.
 
L’eau, un intérêt général
 
Et FEP de voir en filigrane dans ce « tout tuyau » une contribution supplémentaire au projet de déconstruction des agences de l’eau. « Aujourd’hui, le carton est jaune parce que nous sommes inquiets, mais encore optimistes. Et notre inquiétude est partagée par d’autres associations d’élus et des associations de consommateurs, car le prix de l’eau risque de fortement augmenter, prévient Christophe Lime. Si le 17 juillet, on nous impose des investissements dans les tuyaux, nous sortirons le carton rouge. »
 
© Pixabay
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