GRTgaz a rendu public son bilan 2017 ce mercredi 17 janvier. Selon les chiffres du distributeur, la consommation de gaz a augmenté en 2017, l’injection de biométhane dans les réseaux a permis d’éviter l’émission de 76.700 tonnes de CO2 et le développement du GNV est en bonne voie notamment.

La consommation de gaz sur les réseaux de transport GRTgaz, a augmenté de 0,4% par rapport à 2016, indique GRTgaz dans son bilan de l’année 2017. « La consommation des clients industriels raccordés au réseau à progressé de 5,5%, principalement portée par la production d’électricité à partir du gaz ». Cette dernière augmenté de 19% en 2017, toujours selon GRTgaz, représentant 55 TWh au total. « Ce niveau jamais atteint s’explique par la baisse de disponibilité du parc nucléaire et par le niveau de l’hydraulique historiquement bas cette année », précise GRTgaz dans son communiqué. La consommation des réseaux de distribution publics a quant à elle diminué de 2,9%. « Ce qui peut s’expliquer par le fait que l’année 2017 a été plus chaude que 2016, et les particuliers ont moins chauffé leurs logements », a indiqué Thierry Trouvé, Directeur général de GRTgaz ce 17 janvier.

Doublement des injections et développement du GNV

Les injections de biométhane ont doublé en 2017 avec 408 GWh injectés, « ce qui permet d’alimenter environ 1.800 bus au bioGNV ou 34.000 foyers », indique GRTgaz. « Cette production de biométhane a permis d’éviter l’émission de 76.700 tonnes de CO2 », a souligné Thierry Trouvé. Actuellement 44 sites de production de biométhane sont en service, dont 60% de projets agricoles. A noter que 361 nouveaux projets sont en cours d’étude. « Le contexte réglementaire est favorable, notamment grâce à la réfaction sur le prix de raccordement des sites biométhane sur les réseaux de transports en date du 31 décembre 2017 », rappelle le Directeur général de GRTgaz. Par ailleurs, Thierry Trouvé a ré-affirmé que GRTgaz trouve l’objectif de 15% d’injection de gaz renouvelable dans les réseaux à l’horizon 2030 « manque d’ambition ». « Nous pensons que l’objectif de 30%, qui correspond à 90TWh peut être atteint », a-t-il indiqué. « Un objectif également soutenu par la FNSEA et les chambres d’agriculture », a-t-il poursuivi. Pour lui, seul le « manque de volonté politique » pourrait freiner ces ambitions, tout en remarquant néanmoins une « prise de conscience ». Concrètement, pour parvenir à cet objectif de 30% à l’horizon 2023, « il faudra également compter sur la gazéification, en cours de développement, et le power-to-gas », notamment. Le 31 janvier prochain à Genève, à l’occasion des Assises européennes de la transition énergétique, GRTgaz, l’Ademe et GRDF présenteront un rapport examinant la possibilité d’atteindre 100% d’injection de gaz renouvelable d’ici 2050.

Du côté du gaz naturel véhicule, « le parc de poids-lourds GNV a augmenté de 100% en France en 2017 », a souligné le directeur général de GRTgaz : +16.200 véhicules GNV en 2017, dont 1.300 poids-lourds, relève le bilan du groupe. A ce jour, 75 points d’avitaillement GNV sont en service en France métropolitaine. « L’objectif est de déployer 5 à 6 stations supplémentaires par mois en 2018 », indique Thierry Trouvé, ce qui donne environ 78 stations supplémentaire sur l’année.

38,5 millions de tonnes supplémentaires de CO2 évitées d’ici 2030 ?

« La conversion des industriels du fioul au gaz ont permis d’éviter l’émission de 1,8 millions de tonnes de CO2 en 2017 », est-il précisé, avec une dizaine d’industriels convertis, principalement dans le secteur de la chimie. « Soit une contribution équivalente à environ 10.000 éoliennes de 2 MW dans le mix électrique français ». Pour GRTgaz, le développement des usages du gaz et des gaz renouvelables « permet de lutter très efficacement contre le changement climatique », et pourrait permettre d’éviter l’émission de 38,5 millions de tonnes de CO2 à l’horizon 2030, estime GRTgaz. Notamment grâce aux conversion d’industriels du fioul/charbon vers le gaz, le développement du GNV, la rénovation énergétique ou encore l’augmentation des injections dans les réseaux.