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ÉNERGIE

Bois-énergie : quels enjeux pour la filière ?

PUBLIÉ LE 15 FÉVRIER 2018
EVA GOMEZ
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Bois-énergie : quels enjeux pour la filière ?
A l’occasion d’un séminaire sur les enjeux de la filière bois-énergie, organisé le 19 janvier dernier à l’école des Mines de Paris, des acteurs de la filière sont revenus sur les enjeux et les conditions de développement de la valorisation énergétique du bois.

A ce jour, la filière biomasse emploie 500.000 personnes en France, et représente 3,8% du mix énergétique. « La biomasse représente également environ 40% du mix français des énergies renouvelables », a souligné Serge Defaye, ancien président du Comité interprofessionnel du bois-énergie (Cibe), à l’occasion d’un séminaire sur les enjeux de la filière, organisé le 19 janvier dernier à l’école des Mines de Paris. A l’horizon 2023, l’objectif est d’atteindre le double de puissance installée dans la filière biomasse sur le territoire français et d’augmenter de 20% la production de chaleur biomasse. Des objectifs de déploiement d’installations légèrement sous-estimés, si l’on en croit Serge Defaye. Pour lui, « il faudrait multiplier par 2,5 ou 3, la puissance d’installation actuelle pour atteindre les objectifs de production », correspondant à une demande croissante. Il s’agit en effet d’atteindre une production de 13 à 14 Mtep de chaleur d’ici 2023, soit 2,3 à 3,3 Mtep supplémentaires.

Une filière nécessaire pour les filières de recyclage

La ressource est pourtant importante, remarque Louis de Reboul, directeur du département bois et biomasse de Véolia. « La forêt représente 30% du territoire français, soit le double de la surface relevée en 1850 », indique-t-il. Sans compter les gisements de bois venant de la construction et démolition dans le secteur du BTP, du bricolage et du mobilier des ménages et collectivités, ainsi que des emballages et du mobilier des industries. « Il y a une pérennité et une croissance de la ressource en bois, ce qui est un avantage pour la filière de valorisation énergétique », estime Louis de Reboul. Ceci même si « les installations de combustions sont coûteuses et que le matériau bois, vivant, est instable dans le temps », ajoute-t-il. Par ailleurs, la filière bois-énergie est « une nécessité vitale pour les entreprises du recyclage », explique Louis de Reboul, notamment avec le renforcement des consignes de tri, la mise en place des REP, ou le coût élevé de l’exportation de déchets. Le directeur du département bois et biomasse de Véolia rappelle également que selon Conseil stratégique de la filière (CSF) bois, 1,3 millions de tonnes supplémentaires de bois pourraient être valorisées d’ici 2025, dont 60% des tonnages actuellement traités en enfouissement (soit environ 800 kilotonnes).

Renfocer le fonds chaleur et améliorer le cadre réglementaire

Serge Defaye souligne quant à lui l’importance de la stabilité des coûts de la chaleur produite par une chaudière bois, mais également les impacts positifs du fonds chaleur de l’Ademe et du dispositif de la taxe climat-énergie, ainsi que leurs limites. Le fonds chaleur subventionne les projets biomasse à hauteur de 40 à 50%, mais « il faudrait le renforcer, le simplifier, et l’accélérer », estime Serge Defaye. Il s’agirait notamment d’élargir les interventions du fonds chaleur aux travaux dans les immeubles. La filière est également soumise à des freins réglementaires. Pour l’ancien président du Cibe, il faudrait notamment « supprimer l’encadrement communautaire des aides et les qualifier d’aides compensatrices à l’exécution de services publics pour les réseaux de chaleur ». De plus, il estime que « les réseaux de chaleur ont une image assez négative, due au manque de transparence de la part notamment des collectivités locales ». Pourtant, une récente enquête menée par Ipsos pour le compte de Via Sèva et l’Ademe, indiquait que 45% des interrogés étaient prêts à changer de mode de chauffage pour un réseau de chaleur. Et en six ans, le pourcentage de personnes connaissant les réseaux de chaleur est passé de 30% à 67%. Pour Louis de Reboul, directeur du département bois et biomasse de Véolia, si le chauffage au bois a mauvaise presse auprès du public, c’est car « on parle d’un déchet et non d’un produit : on parle de bois en fin de vie alors qu’il va être valorisé en énergie », renchérit-il. Et Serge Defaye d’ajouter : « le cadre réglementaire de la valorisation énergétique du bois en fin de vie n’est pas adapté, car il est assimilé à un déchet ».

A noter que sur 6 millions de tonnes de bois en fin de vie collectées, 5 millions de tonnes sont valorisables ou recyclables. Dont 1,1 millions de tonnes sont valorisées sous forme d’énergie.
Pixabay
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