Cette journée d’échanges a lieu quelques semaines avant la présentation, par le gouvernement, de la future Loi d’orientation des mobilités intérieures (Lomi). « Les Assises Nationales de la Mobilité doivent nous permettre de refondre complètement la politique des transports en France. Cette nouvelle politique, qui sera élaborée à partir des besoins des citoyens, des territoires et des entreprises, devra intégrer les transitions énergétiques et digitales. » Dans son allocution d’ouverture de la Journée internationale des Assises Nationales de la Mobilité, qui a eu lieu ce 24 novembre à Paris, Elisabeth Borne, ministre en charge des Transports, a insisté sur l’importance de « l’intégration, de l’acceptation et de la généralisation » des outils numériques dans le cadre des « nouvelles formes de mobilité ».
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« La mobilité comme service », de la Finlande à l’Afrique-du- Sud
Avec le déploiement du digital et des outils numériques, les « nouvelles formes de mobilité » doivent remplacer – si ce n’est « révolutionner » – les services de transports traditionnels. « La mobilité comme service » était le thème de l’une des tables-rondes de la journée, au cours de laquelle des expériences menées en Finlande, à Singapour, au Kenya et
en Afrique-du- Sud ont été présentées.
S’en est suivi un second temps d’échanges autour des « enjeux de la conduite automatisée pour les politiques de mobilité ». Anne-Marie Idrac, haute responsable pour la stratégie nationale de développement du véhicule autonome, est ainsi revenue sur les problématiques technologiques mais aussi socio-économiques et éthiques posées par cette nouvelle génération de voitures, qui « représente plus qu’un bouleversement technologique. C’est un bouleversement de société » a-t- elle précisé.
« Un repli en matière de transport collectif et d’investissements »
Prévue pour remplacer la Loi d’orientation des transports intérieurs (Loti) de 1982, la Loi d’orientation des mobilités intérieures (Lomi), qui sera présentée début 2018, fait déjà l’objet de quelques critiques. Dans un communiqué, la CGT a indiqué que « nonobstant l’abscence d’un bilan de la Loti qui aurait pu servir de base, l’approche proposée dans ces assises révèle une démarche politique orientée et des objectifs déjà ciblés. » Et le syndicat d’écrire : « La promotion ostentatoire de nouvelles applications numériques et autres plateformes de partage en ligne semble préparer une mobilité faussement solidaire et participative, mais réellement individualisée et palliative à un repli en matière de transport collectif et d’investissements. »
La CGT déplore notamment « le report à d’autres discussions d’enjeux aussi importants que le maritime et les ports, l’aérien, les infrastructures, la logistique ou l’avenir du système ferroviaire. » Avant de résumer : « le verni de la modernité cherche à masquer la promotion de solutions majoritairement routières qui impliquent l’individu et non le collectif, sans répondre à l’ampleur des défis environnementaux, sociaux et économiques. »
De la Loti à la Lomi
Lancées par le gouvernement le 19 septembre dernier, les Assises Nationales de la Mobilité consistent en une concertation du grand public et de tous les « acteurs des territoires » (citoyens, élus, associations professionnelles et syndicales, ONG, entreprises, etc.) concernant les grandes orientations et les priorités d’investissements dans les transports.
Trois mois ne seront assurément pas de trop pour « lancer cette révolution des mobilités » en France, telle que l’appelle de ses vœux Elisabeth Borne.