Traditionnellement attachés au vélo pour leurs déplacements quotidiens, les Chinois se trouvent aujourd’hui « victimes » du succès des vélos en libre-service sans station. Face à une offre pléthorique, bon nombre de vélos sont abandonnés dans la rue occasionnant des « montagnes » impressionnantes de deux-roues.
Une offre plus forte que la demande. En Chine, le succès rencontré par les services de vélos en libre-service sans station a une conséquence quelque peu inattendue : les deux-roues laissés à l’abandon par les usagers s’entassent dans les rues de certaines grandes villes (Pékin, Shanghai, Shenzhen, etc.) générant parfois d’impressionnantes « montagnes » de ferraille et de caoutchouc.
En 2016, le pays comptait 16,9 millions d’utilisateurs de vélos partagés, un chiffre qui atteint aujourd’hui les 50 millions. Une trentaine de sociétés se partagent ce gigantesque marché ; au premier rang desquelles la start-up Ofo, qui revendique pas moins de 4 millions de vélos. Le principe des deux-roues en libre-service sans station est simple : via une application sur smartphone, l’usager déverrouille le cadenas du vélo (géolocalisé) de son choix puis l’enfourche avant de le déposer où bon lui semble.
Des tas de vélos abandonnés dans la rue en France ?
Face à la recrudescence des incivilités des utilisateurs, les autorités locales chinoises ont pris plusieurs mesures d’urgence. Parmi elles, figurent l’aménagement de parkings dédiés dans l’espace public, l’instauration de zones interdites aux deux-roues ainsi que des restrictions d’utilisation pour certaines catégories d’usagers (comme les jeunes de moins de 12 ans).
Ces tas de vélos abandonnés pourraient-ils faire leur apparition en France ? Le phénomène parait peu probable. Certaines villes, comme Paris par exemple, projettent d’instaurer une « redevance pour occupation commerciale de l’espace public. » En outre, plusieurs entreprises prestataires ont annoncé vouloir optimiser leur flotte de vélos en fonction de la demande réelle.
Gobee.bike quitte Lille et Reims à cause du vandalisme
Plus que l’abandon pur et simple des deux-roues dans la rue, les actes de vandalisme pourraient entraver le développement des services de vélos en libre-service sans station en Europe et dans l’Hexagone. Première « victime » de certains comportements inciviques, la société hongkongaise Gobee.bike – le premier opérateur à s’être implanté en France, à l’automne dernier – a annoncé, ce 9 janvier, son départ de Lille, Reims et Bruxelles, quelques mois seulement après son implantation. D’autres annonces de ce type pourraient se répéter à l’avenir...
Crédit photo : Chris / Flickr.
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