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MOBILITÉ

Les flottes captives, premières cibles de la filière hydrogène

PUBLIÉ LE 23 FÉVRIER 2018
AGNÈS BRETON
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Les flottes captives, premières cibles de la filière hydrogène
La mobilité hydrogène semble à la peine en France. Pourtant les acteurs de la filière s’activent et multiplient les projets, misant en priorité sur les flottes captives.
 
Est-ce l’heure de la mobilité hydrogène ? C’est avec cette question que la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) a ouvert son point d’information sur la mobilité hydrogène, le 13 février dernier. Et pour l’instant, « la France est très en retard », pointe Valérie Bouillon-Delporte, new business director de Michelin et présidente de Hydrogen Europe. Aujourd’hui, dix-neuf stations réparties dans toute la France assurent le ravitaillement de quelque 250 véhicules, tous modèles et tous gabarits confondus. Pour faire face à l’enjeu, les acteurs de la filière, grandes entreprises, PME-PMI, organismes de recherche et d’enseignement, centres techniques, associations et collectivités, réunis au sein de l’Association française pour l’hydrogène et les piles à combustible (Afhypac), orientent leur stratégie de développement en France vers les flottes captives. Ainsi, le déploiement des véhicules et celui des stations s’opéreront en parallèle. « Pour les professionnels, le véhicule à hydrogène est une réponse à la limitation du diesel, explique Fabio Ferrari, délégué de Mobilité hydrogène France et P-DG de Symbio, une entreprise qui fournit aux professionnels un service complet autour du véhicule à hydrogène. Il se recharge en un clin d’œil pour une autonomie supérieure au véhicule électrique à batterie. »
 
Éviter le retard de la France
 
Encore faut-il trouver des points de recharge. « Les acteurs publics vont devoir investir, comme ils l’ont fait pour les points de recharge du véhicule électrique à batterie », avance Alain Leboeuf, président du Sydev, le syndicat départemental d’énergie et d’équipement de la Vendée, qui rassemble toutes les collectivités du département. « En densifiant le réseau de bornes, les utilisateurs seront au rendez-vous. La France ne doit pas prendre du retard, sinon le véhicule électrique à batterie va se multiplier, et le réseau sera incapable dans certains cas de fournir la charge nécessaire, comme les veilles de départ en week-ends ou en vacances. L’hydrogène est une énergie stockable, qui répond à l’intermittence des énergies renouvelables. Sa seule limite, c’est la ressource en eau. »
Mais l’hydrogène n’alimente pas seulement pour les véhicules routiers. Le train et les bateaux, maritimes et fluviaux, ont aussi un avenir qui se conjugue avec ce vecteur énergétique. « En France, 20 000 km de voies ferrées ne sont pas électrifiés », rappelle Alain Leboeuf. Un pas déjà franchi outre-Rhin où, en novembre dernier, Alstom signait un contrat pour fournir à l’Autorité locale des transports de Basse-Saxe 14 trains à pile à combustible qui devraient commencer à circuler à la fin de 2021.
Fort de ce constat, les élus s’organisent et l’Afhypac a annoncé, en juin 2017, la création du Club des élus ambassadeurs de l’hydrogène. Le Sydev, une des trois collectivités à l’origine de cette création avec le conseil départemental de la Manche et la communauté d’agglomération du Grand Dole, fait figure de terre d’expérimentation. Son projet de smart grid, qui repose sur deux éoliennes, testera l’orientation de la production électrique soit vers le réseau, soit vers la production d’hydrogène en fonction du tarif de rachat.
 
Les collectivités s’engagent
 
Et d’autres collectivités se sont aussi lancées. Le département de la Manche était la première à accueillir une station de recharge, inaugurée à Saint-Lô en janvier 2015. Depuis, la ville préfecture s’est équipée, à la fin de l’année dernière, de vélos en libre-service mis à la disposition des employés de l’hôpital et d’une entreprise, Lecapitaine. Au printemps, c’est Cherbourg-en-Cotentin qui proposera à son tour une dizaine de deux-roues. Ces engins sont fournis par Pragma Industries et les bornes de recharge par Atawey. L’autonomie des vélos atteint une centaine de kilomètres pour une vitesse de 25 km/h. Quant à la Région Normandie, son programme EAS-Hymob, cofinancé par la Commission européenne, vise l’installation d’un réseau de 15 stations de recharge le long des réseaux normands appartenant aux corridors européens.
Autre région engagée : Auvergne-Rhône-Alpes, qui ambitionne de devenir « le premier territoire à hydrogène en France », annonçait Laurent Wauquiez, le président du conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes, en décembre 2017. Le plan régional pour le déploiement de l’hydrogène (ZEV pour Zero Emission Valley) venait alors de remporter l’appel à projets européen Blending call 2017 et l’enveloppe de 10,1 millions d’euros associée. En investissant 15 millions d’euros, sur les 70 millions qui seront mobilisés en dix ans, la Région compte déployer 1 000 voitures à pile à combustible, 20 stations de recharge à hydrogène et 10 électrolyseurs. Citons également la ville de Pau qui a annoncé, en septembre dernier, que les bus de sa future ligne de bus à haut niveau de service rouleraient aussi avec ce gaz.
C’est dire si les initiatives et les projets se multiplient. L’objectif avancé est de parvenir à une centaine de stations au plan national d’ici à quelques années. Pourtant et afin que la filière décolle vraiment, « une réglementation sera nécessaire pour favoriser l’hydrogène vert », conclut Fabio Ferrari.
 

 
La première station à hydrogène, inaugurée à Saint-Lô dans la Manche, le 26 janvier 2015. © D. Daguier/CD50
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