Dix ans après avoir hissé la question environnementale un peu plus haut dans les préoccupations des français et de leur dirigeants avec le Pacte écologique, Nicolas Hulot devient ministre de l'Environnement. Plus précisément, ministre d’État à la Transition écologique et solidaire comme l'a annoncé ce mercredi Alexis Kohler, le nouveau secrétaire général de l'Élysée. S'il n'a pas été nommé vice-premier ministre en charge du développement durable comme le réclamaient récemment plusieurs associations, il se place cependant n°3 dans l'ordre protocolaire.La nomination de l'ambassadeur de la France pour le Climat lors de la COP 21 est déjà saluée par les ONG, notamment sa fondation créée en 1990 dont il quitte la présidence, ainsi que diverses fédérations professionnelles. « La vision d’une écologie transversale défendue par monsieur Nicolas Hulot créera l’impulsion à la mise en œuvre de nouveaux modèles économiques, sociaux et sociétaux en phase avec le programme présidentiel. Le Président de la République s’est notamment engagé à rendre public le calendrier des appels d’offres sur la totalité du quinquennat, à doubler le fonds chaleur et à pérenniser la contribution climat-énergie », salue Daniel Bour, président du Syndicat Enerplan.De son côté, le WWF France sera « particulièrement attentif à plusieurs grands chantiers qui attendent déjà le ministre et son gouvernement : la mise en œuvre de l’Accord de Paris, la nomination rapide d’un médiateur sur le dossier Notre-Dame-des-Landes, le maintien des objectifs de la loi sur la transition énergétique et l’organisation rapide d’un Grenelle de l’agriculture et de l’alimentation ».Sur ce dernier dossier, l'ancien présentateur d’Ushuaïa devra cependant s'entendre avec le nouveau ministre, Jacques Mézard, sénateur PRG du Cantal. Peut-être Nicolas Hulot devra-t-il aussi composer avec Bruno Le Maire, le nouveau ministre de l'Économie, et Gérald Darmanin, ministre de l'action et des comptes publics. On ne sait pas encore clairement comment seront faits les arbitrages liés au portefeuille clé de l'Énergie. Élisabeth Borne, présidente de la Régie autonome des transports parisiens (RATP) passée par le cabinet de Ségolène Royal, est en outre nommée ministre de la Transition écologique chargée des Transports. Garder un ministère spécifique était une demande forte du secteur et notamment du think tank TDIE qui rassemble élus et professionnels. Il semble cependant, au vu de l'intitulé de son poste, que son action soit placée sous la responsabilité du nouveau ministre d’État. Fabian Tubiana