Un rapport du Government Accountability Office estime que les dépenses menées pour compenser les catastrophes naturelles aux Etats-Unis, sont appelées à augmenter de 35 milliards d’euros par an à l’horizon 2050.

350 milliards de dollars. C’est la somme dépensée par les Etats-Unis entre 2006 et 2016 pour financer les programmes d’aide aux victimes de catastrophes naturelles, ou couvrir les pertes engendrées par ces tempêtes et autres feux de forêt. Et ce coût devrait exploser dans les années à venir. Le 24 octobre, le Government Accountability Office (GAO) a publié un rapport d’étude rendant compte de l’impact économique du changement climatique. Pour ce faire, le GAO a tenu compte d’une étude de l’U.S Global Change Research Program (USGCRP) (mai 2014), selon laquelle les catastrophes naturelles vont se multiplier, et d’un rapport de novembre 2016 de l’Office of Management and Budget (OMB), qui estime que ces coûts pourraient augmenter de 12 à 35 milliards de dollars par an à l’horizon 2050, et de 34 à 112 milliards de dollars par an d’ici 2100. « Le gouvernement fédéral n’a pas conçu de plan stratégique à l’échelle des ministères pour gérer les risques dus au changement climatique, en exploitant les données sur les effets économiques potentiels du réchauffement, afin d’identifier les risques les plus importants et d’élaborer des réponses adéquates », explique le GAO dans son rapport. Une absence de stratégie qui ne fera qu’amplifier ces coûts : le GAO alerte sur l’enjeu financier « très élevé » que représente la situation climatique.

Sur les 350 milliards de dollars investis entre 2006 et 2016, 205 milliards ont été alloués aux victimes, pour les dommages domestiques et physiques, 90 milliards correspondent à la compensation des récoltes perdues et à l’assurance inondations, 34 milliards de dollars ont été investis pour la gestion des feux de forêt, et 28 milliards pour l’entretien et les réparations des installations et terres fédérales, ainsi que des cours d’eau.

Chaleur, ressources en eau, incendies et érosion des côtes 

Le rapport établit une carte des coûts liés aux catastrophes naturelles d’ici 2100, en se fondant sur la gestion politique actuelle : seuls deux phénomènes « positifs » seraient à même d’amoindrir ces coûts, à savoir, le développement de champs agricoles dans le Nord-Ouest du pays, et la diminution de la mortalité due au froid dans le Nord. Le reste est appelé à s’aggraver selon le GAO, notamment l’érosion des côtes à l’Est des Etats-Unis, la mortalité due à la chaleur dans le Sud, les ressources en eau dans l’Ouest, les feux de forêt, ou encore la demande en énergie et la qualité des systèmes de drainage urbains. « En utilisant ces informations, le gouvernement fédéral pourrait faire un premier pas vers l’établissement de priorités (…) afin de gérer de tels risques », insiste le GAO.

A noter que le mardi 24 octobre dernier, le Sénat américain a approuvé une enveloppe de plus de 36 milliards de dollars, pour venir en aide aux régions et Etats ayant subi le passage des trois récents ouragans, ou été dévastés par les incendies en 2017. Après le passage des ouragans Harvey et Irma aux Etats-Unis, le service de météorologie Accuweather avait estimé leurs dégâts à 300 milliards de dollars.