Dans son rapport annuel sur la qualité de l’air à Paris, Airparif met en évidence la diminution de concentration des différents polluants par rapport à 2015. Mais la qualité de l’air reste insuffisante au regard des objectifs de qualité.
L’indice de qualité de l’air à Paris a été « bon » 68,9 % de l’année 2016. Jeudi 28 septembre, l’association d’observation de la qualité de l’air francilienne Airparif, a publié son rapport annuel concernant l’année 2016. D’après cet observatoire, une météorologie particulière a impacté fortement la qualité de l’air : après un premier semestre « favorable à la dispersion des polluants », le second semestre 2016 a été marqué par un temps sec et très ensoleillé « avec une vague de chaleur tardive fin août, peu favorable en termes de qualité de l’air. » Ainsi, « malgré une tendance à la baisse des niveaux de pollution chronique depuis quelques années, les concentrations de particules et de dioxyde d’azote restent problématiques à Paris, avec des dépassements importants des valeurs limites », relève Airparif. Cela ne concerne pas les particules PM2,5 et le benzène, qui respectent les valeurs limites « mais excèdent toujours les objectifs de qualité. » Il en est de même pour la concentration en ozone.
Encore 30.000 Parisiens exposés à des dépassement des valeurs cibles de PM2,5
Les grands axes routiers restent les endroits où les valeurs limites sont susceptibles d’être dépassées : par exemple, le dépassement de la concentration limite journalière de PM10 (50 µg/m³) concerne environ 200.000 personnes. « L’objectif de qualité (10 µg/m³) est toujours dépassé à proximité des axes routiers », précise Airparif. « En 2016, ce dépassement concerne environ 60.000 personnes. Pour les particules PM2,5, « la totalité du territoire parisien et des habitants est concerné par un dépassement de l’objectif de qualité », soit 10 µg/m³. Mais le dépassement de la valeur cible ne concernent plus que 2 % des parisiens, soit environ 30.000 personnes. « C’est plus de deux fois moins qu’en 2014 et concerne exclusivement les bordures d’axes routiers », précise Airparif.
Le dioxyde d’azote, polluant fortement lié au trafic routier (66%), reste très présent dans l’agglomération parisienne : la valeur limite annuelle de 40 µg/m³ est largement dépassée « au droit et au voisinage des grands axes routiers, tout comme dans le centre de l’agglomération parisienne : les concentrations y sont plus de deux fois supérieures », et atteignent même 91 µg/m³ sur le boulevard périphérique à Porte d’Auteuil. « Les concentrations sont généralement plus soutenues sur la rive droite de la Seine », précise Airparif. Malgré tout, la tendance est à la baisse depuis la période 2011-2013. Pour l’ozone, si la valeur cible pour la protection de la santé n’est plus dépassée en Ile-de-France depuis 2008, « l’objectif de qualité relatif à la protection de la santé (120 µg/m³ sur une période de huit heures) est dépassé chaque année en tout point de la région » : en 2016, il a été dépassé entre trois et sept jours, ce qui est toutefois deux fois moins qu’en 2015. La concentration de benzène a tendance à se stabiliser, après une baisse sur la période 2000-2007. Les niveaux de benzoapyrène, de métaux (plomb, arsenic, cadmium et nickel) et de monoxyde de carbone (CO) et dioxyde de soufre (SO2) n’ont quant à eux pas dépassé les valeurs cibles au cours de l’année 2016.
Une politique d’incitation à l’abandon de la voiture
La mairie de Paris a réagi très positivement à la publication de ce rapport, notant une « nette amélioration de la qualité de l’air » dans la capitale en 2016. La baisse du nombre de Parisiens exposés à un dépassement de la valeur cible annuelle en particules PM2,5 est « une vraie satisfaction, les particules PM2,5 figurant parmi les plus dangereuses pour la santé » pour la mairie de Paris, de même que la baisse du nombre de Parisiens exposés à un dépassement en concentration de PM10. La mairie y voit l’occasion de renforcer sa politique d’incitation à l’abandon de la voiture dans Paris intra-muos, et se féliciter de la piétonnisation des voies sur berge rive droite en vigueur depuis juillet 2016. Airparif a d’ailleurs publié en mars 2017, un rapport de suivi témoignant de la baisse de pollution de l’air aux alentours des voies sur berge concernées. A noter que ce dimanche 1er octobre, la « Journée sans ma voiture » aura lieu dans la capitale, afin d’encourager les Parisiens à se déplacer en transports en commun, à vélo ou à pieds.