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Glyphosate : L'Inra rend compte des alternatives possibles

Par Eva Gomez. Publié le 5 décembre 2017.
Glyphosate : L'Inra rend compte des alternatives possibles
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A la demande du gouvernement, l’Institut national de la recherche agronomique a rendu ce vendredi 1er décembre, un rapport faisant état des différentes alternatives possibles à l’utilisation du glyphosate.

Suite au vote européen du 27 novembre dernier, autorisant l’utilisation du glyphosate pour cinq années supplémentaires, Emmanuel Macron avait exprimé sa volonté de trouver des alternatives à cet herbicide d’ici trois ans « au plus tard » en France. Ainsi, vendredi 1er décembre dernier, l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) a remis au gouvernement son rapport intitulé « Usages et alternatives au glyphosate dans l’agriculture française ». Chaque année, 9.100 tonnes de glyphosate sont utilisées en France, rappelle l’Inra dans son rapport. « En bloquant la chaine de synthèse des précurseurs d’acides aminés essentiels, le glyphosate présente le seul mode d’action herbicide avec la double propriété d’être total (...) et systémique (il migre dans les tissus lui permettant d’atteindre les systèmes racinaires). Ceci permet de détruire ou contenir des couverts végétaux et de contrôler des espèces adventices préoccupantes », indiquent les chercheurs. Il s’agit donc de faire état des alternatives qui sont à disposition des agriculteurs.

« La durée courte allouée pour répondre à la saisine a conduit à privilégier une analyse à partir des données rapidement mobilisables (fermes des réseaux Dephy Ecophyto, rapports nationaux et internationaux, publications scientifiques et techniques) et d’une consultation d’experts de l’Inra, du Cirad et d’Irstea, des Instituts Techniques Agricoles, des Chambres d’Agriculture et des organisations professionnelles agricoles », expliquent les auteurs du rapport.

Désherbage mécanique, labour et nouveaux équipements

Au regard des données des 3.000 fermes du réseau Dephy Ecophyto, l’usage du glyphosate peut être évité tout en maintenant les niveaux de revenu et de rendement, à condition de mobiliser des alternatives, « seules ou de façon combinée ». Ainsi, le désherbage mécanique et le travail superficiel du sol, s’imposent. Au même titre que le labour, « pour assurer la destruction par enfouissement de l’ensemble de la végétation », le recours au gel hivernal des couverts intermédiaires, ou encore « l’utilisation d’agro-équipements spécifiques permettant le hachage de la végétation », indique le rapport. Par ailleurs, l’Inra relève d’autres alternatives telles que « la culture sous mulchs vivants, qui induit une modification profonde de la flore adventice et une limitation des adventices vivaces ou problématiques ». Enfin, l’Inra précise que l’utilisation ciblée d’autres herbicides homologués pourrait être nécessaire pendant une période de transition. Cependant, le rapport prévient : « Ils peuvent avoir des profils toxicologiques plus défavorables que celui du glyphosate. »

Ainsi, l’arrêt du glyphosate entraînerait des « changements profonds » dans les méthodes utilisées actuellement par les agriculteurs conventionnels : cartographie de la flore vivace des parcelles, robotisation renforcée, élargissement de gamme d’outils de désherbage mécanique, ou encore nouvelles modalités de gestion et de contrôles chimiques devront se développer. A noter que, compte tenu des cours délais imposés à l’Inra, les impacts économiques et sur le temps de travail d’un arrêt du glyphosate, n’ont pour l’heure pas pu être chiffrés ni détaillés.

Mise en place d’aides à la sortie du glyphosate

« La recherche et la recherche appliquée ont depuis plus de 20 ans réalisé des travaux pour minimiser les usages, voire se passer du recours aux produits phytopharmaceutiques (…) Ces travaux de recherche soulignent l’importance des mesures prophylactiques limitant la pression des adventices. La révision et la reconception des différents systèmes de culture sont nécessaires à cause des multiples interactions entre les pratiques », souligne le rapport de l’Inra. Par ailleurs, « la transition vers l’absence de glyphosate sera aussi facilitée par une adaptation de la demande des consommateurs et l’harmonisation des pratiques entre pays européens pour limiter les distorsions de concurrence », estiment les chercheurs.

Afin d’accompagner la sortie du glyphosate, l’Inra recommande la mise en œuvre d’aides à l’investissement, mais aussi « la mobilisation des Mesures agro-environnementales et climatiques (Maec) Systèmes, la mobilisation des dynamiques collectives d’agriculture et le conseil et la formation, l’utilisation de la réglementation et notamment des Certificats d’économie de produits phytopharmaceutiques (CEPP) et les organisations de filières, notamment en favorisant la reconnaissance de produits issus de filières sans glyphosate ». Enfin, le rapport de l’Inra souligne l’importance de la recherche appliquée dans la mise en œuvre d’alternatives à l’herbicide. Mais également pour « créer de nouvelles options, qu’il s’agisse de leviers nouveaux via le biocontrôle ou de méthodes permettant la maîtrise des homogénéités intra-parcellaires ».

Vers une feuille de route de l’agriculture début 2018

« Ce rapport va désormais être analysé par les services de l’Etat. Avec les autres travaux en cours, il permettra au gouvernement de présenter, lors de la clôture des Etats Généraux de l’alimentation, une feuille de route ambitieuse visant une agriculture moins dépendante aux pesticides, dont le glyphosate », ont déclaré les ministres de l’agriculture, de la transition écologique, de la santé et de la recherche. La feuille de route en question devrait être finalisée début 2018.
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