CONNEXION
Valider
Mot de passe oublié ?
Accueil > Actualités > Pollutions > Pollution de l'air : la société pourrait économiser 53 milliards d'euros en respectant les valeurs guide de l'OMS
POLLUTIONS

Pollution de l'air : la société pourrait économiser 53 milliards d'euros en respectant les valeurs guide de l'OMS

PUBLIÉ LE 11 DÉCEMBRE 2017
EVA GOMEZ
Archiver cet article
Pollution de l'air : la société pourrait économiser 53 milliards d'euros en respectant les valeurs guide de l'OMS
Selon une évaluation réalisée par l’Aix-Marseille School of Economics-Greqam, la société française gagnerait à respecter les valeurs guide de l’OMS en matière de pollution atmosphérique aux particules fines PM2,5. Presque 18.000 décès seraient évités et 53 milliards d’euros économisés chaque année.

La société pourrait économiser 53 milliards d’euros, si les valeurs guide de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en matière de pollution atmosphérique étaient respectées. Il s’agit de la conclusion de « l’évaluation économique des impacts de l’exposition chronique aux particules fines sur la mortalité en France continentale », publiée ce lundi 11 décembre par l’Aix-Marseille School of Economics (AMSE)-Greqam (Aix-Marseille Université AMU), en partenariat avec Santé publique France (SpFrance). Ce rapport s’appuie sur l’évaluation quantitative de l’impact sanitaire de la pollution atmosphérique par les particules fines PM2,5, publiée en juin 2016 par SpFrance, ainsi que sur « la valorisation économique d’un décès reposant sur la valeur officielle de trois millions d’euros proposée dans le rapport Quinet », publié en 2013.

Alors qu’actuellement, la pollution atmosphérique provoque 48.000 décès par an et coûte 145 milliards d’euros à la société française, l’AMSE-Greqam propose trois scénarios afin de réduire ce coût : le premier scénario « sans pollution anthropique », évalue l’impact économique dans le cas où toutes les communes françaises ne dépasseraient pas le niveau de PM2,5 relevé dans les 5% des communes les moins polluées, soit 4,9 µg/m3. Dans ce scénario tous les décès liés à la pollution de l’air seraient évités ainsi que les coûts sociétaux liés. Le second scénario, « le plus ambitieux » selon les chercheurs, est celui des « communes équivalentes les moins polluées » : « il évalue l’impact annuel sur la mortalité d’une situation dans laquelle toutes les communes atteindraient les niveaux de PM2,5 observés dans les 5% des communes les moins polluées de la même classe d’urbanisation », indique le rapport. Ce scénario permettrait d’éviter 34.500 décès et de réaliser une économie de 103 milliards d’euros par an. Enfin, le dernier scénario, « le plus réaliste », est celui de l’OMS. Si toutes les communes françaises ne dépassaient pas la valeur guide de l’OMS - qui est de 10 µg/m3 par an – 17.712 seraient évités, correspondant à 53 milliards d’euros par an.

Evaluer l’impact des actions mises en place par les collectivités

Deux autres scénarios ont été étudiés : le scénario dit « Grenelle », où aucune des communes françaises ne dépasserait la valeur cible du Grenelle de l’environnement, à savoir 15 µg/m3 en moyenne annuelle. Il permettrait d’éviter 3.094 décès et d’économiser 9 milliards euros. Enfin, le scénario dit « Directive européenne », imagine qu’aucune des communes françaises ne dépasserait les valeurs réglementaires européennes, soit 20 µg/m3. 11 décès seraient évités, correspondant à 33 millions d’euros.

« Quel que soit le scénario, l’évaluation économique est un argument supplémentaire pour agir sur la qualité de l’air et la réduction de la pollution. De plus, il s’agit d’estimations a minima car elles concernent uniquement la mortalité. Si l’on ajoute les effets en termes de maladies (du fait des affections chroniques respiratoires (asthme, BPCO) ou cardiovasculaires), le coût sociétal est beaucoup plus élevé », précise l’AMSE-Greqam. « La prochaine étape consistera à proposer des évaluations d’actions visant à réduire les niveaux de pollution, et appellera donc à une réflexion sur les choix sociétaux actuels en matière d’aménagement du territoire et mode de production », est-il indiqué sur le compte rendu d’évaluation. L’AMSE-Greqam souligne également le rôle croissant des collectivités territoriales dans la lutte contre la pollution atmosphérique grâce notamment au transfert des compétences relatives au transport et au logement.
Pollution à Paris, vue de la Tour Eiffel Crédit : Pixabay
PARTAGEZ
À LIRE ÉGALEMENT
Un « laboratoire volant » mesure la qualité de l’air à Paris
Un « laboratoire volant » mesure la qualité de l’air à Paris
Décibels d'Or 2024 : des initiatives de lutte contre le bruit récompensées
Décibels d'Or 2024 : des initiatives de lutte contre le bruit récompensées
Un partenariat signé pour réduire les mégots dans l'espace public
Un partenariat signé pour réduire les mégots dans l'espace public
La détection de polluants a la fibre
La détection de polluants a la fibre
Tous les articles Pollutions
L'essentiel de l'actualité de l'environnement
Ne manquez rien de l'actualité de l'environnement !
Inscrivez-vous ou abonnez-vous pour recevoir les newsletters de votre choix dans votre boîte mail
CHOISIR MES NEWSLETTERS