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TERRITOIRES

[Tribune] Le tourisme de demain doit être responsable : développons-le !

PUBLIÉ LE 5 OCTOBRE 2020
CHARLES-ÉDOUARD GIRARD, COFONDATEUR DE HOMEEXCHANGE
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[Tribune] Le tourisme de demain doit être responsable : développons-le !
Cette semaine, Charles-Edouard Girard, cofondateur de HomeExchange, revient sur le nécessaire changement de paradigme dans le secteur du tourisme. "Le tourisme mondial pollue par plusieurs biais : pollution de l’air et de l’eau, pollution sonore, émission de déchets solides, destructions des habitats par le surtourisme, biodiversités menacées par la surconstruction et la surfréquentation des lieux, dégradation de la qualité des sols​", souligne-t-il.

En cette journée mondiale du tourisme, nous devons nous interroger sur l’avenir de ce secteur. Le gouvernement soutient le tourisme depuis 6 mois en finançant le chômage partiel et en soulageant les entreprises de certaines charges. Pourtant, les 100 milliards d’euros du plan de relance n’intègrent pas de mesure spécifique sur le tourisme alors que ce marché représente 8% du PIB de la France, 56,2 milliards d’euros de recettes et 2 millions d’emplois.

Le tourisme mondial pollue par plusieurs biais : pollution de l’air et de l’eau, pollution sonore, émission de déchets solides, destructions des habitats par le surtourisme, biodiversités menacées par la surconstruction et la surfréquentation des lieux, dégradation de la qualité des sols…  Le chiffre de l’impact sur le réchauffement planétaire illustre bien l’urgence dans laquelle nous sommes, bien qu’il ne soit pas représentatif de la totalité des externalités négatives : 8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre sont dues au tourisme, selon une étude australienne publiée dans Nature Climate Change et prenant en compte transport, alimentation, hébergement et achats des voyageurs. 

Comment investir 30 milliards d’euros dans l’écologie sans intégrer des mesures de fond pour le tourisme ? 

Le plan de relance est une opportunité exclusive qu’il faut saisir pour repenser le fonctionnement d’un secteur dont nous sommes si dépendants économiquement et dont l’impact est si négatif. 
Le confinement et la crise sanitaire ont fait prendre conscience à chacun qu’une remise en question de nos comportements était nécessaire. Il n’y a qu’après des chocs terribles que l’on peut espérer opérer des changements de fond. Un investissement aussi massif doit être considéré sur l’effet long terme qu’il doit avoir pour pouvoir dessiner les contours d’une économie saine et vertueuse. 

La Covid-19 a-t-elle accéléré la démocratisation du tourisme responsable ? 

L’émergence de l’idée qu’un tourisme plus responsable est nécessaire ne date pas d’aujourd’hui. De nombreuses remises en question et recommandations ont été émises ces dernières années sur les nouvelles nécessités du tourisme. En revanche, la crise sanitaire et les restrictions ont imposé à tous la mise en application de ces comportements à une grande échelle. La Covid-19 a détruit l’idée du tourisme de masse : les croisières se sont arrêtées, les lieux auparavant surpeuplés de touristes se sont vidés, les Français se sont tournés vers des voyages plus “lents”, moins loin. La possibilité de pouvoir réaliser des activités en extérieur sans croiser la foule était le second critère de choix des vacances des Français cet été, après le prix. L’échange de maison, qui permet de partir hors des sentiers battus et de manière plus locale que le tourisme traditionnel, a ainsi fortement crû cet été (x3 demandes d’échanges vs l’année précédente) et 94% des Français ont décidé de partir en France. 

Participons à développer la bonne offre touristique : celle qui permettra à chaque voyageur de faire le bon choix pour lui et pour le monde

Madame Pompili, Monsieur Bayrou, le moment est idéal pour définir le tourisme que nous souhaitons développer dans notre pays : un tourisme qui fait la place à l’écologie, à la responsabilité. 

Remplaçons le contrôle social (régulations, quotas, restrictions…) par une nouvelle norme et un nouvel équilibre que l’on installera au fil du temps. Évitons d’encourager les zones de tourisme de masse en développant de nouveaux parcs d’attractions. Aidons les régions à développer un tourisme local qui favorise les achats locaux et le développement des zones rurales. Développons un tourisme basé sur l’humain et non sur la consommation. Arrêtons de faire la promotion de lieux définis, et de construire en communication des clichés de villes qui favorisent la standardisation du tourisme, faisons la promotion d’expériences de rencontre, de diversité. 

Aidons les solutions touristiques moins adaptées à aujourd’hui à se ré-orienter : les bus touristiques de Paris à être plus ancrés dans la culture, les croisiéristes à envisager une transition écologique ambitieuse afin d’améliorer leur empreinte carbone, les agences de location de véhicules à proposer des solutions plus saines pour l’environnement. Développons l’accueil à taille humaine, personnalisé qui favorise le partage, au lieu de continuer de créer des complexes hôteliers homogènes et standardisés. Développons des musées plus petits, mieux répartis sur le territoire. Aidons les territoires et les zones touristiques denses à intégrer les populations locales à leur projets pour éviter de scinder et de créer une aversion au tourisme chez les locaux. Développons un tourisme égalitaire, accessible à tous, parce que les vacances au sens de partir se reposer ailleurs sont nécessaires à tous. Regroupons nos idées pour rendre le tourisme plus responsable, bénéficiant aux voyageurs, à l’économie et au monde.
Charles-Édouard Girard, cofondateur de HomeExchange
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