Flambées du cours du pétrole, chasse aux émissions de CO2 et baisse du taux de TVA sur l'abonnement aux réseaux de chaleur, la géothermie profonde renaît de ses cendres. Conséquence : le métier d'ingénieur en géothermie sort doucement de l'abîme. Son rôle : concevoir un puits dont la profondeur peut dépasser les 1 000 mètres, mener à bien le chantier de forage et entretenir l'ouvrage, voire le restaurer. « Nous commençons par prendre les conseils d'un géologue pour le concevoir (diamètre, profondeur...) en fonction des caractéristiques du terrain à traverser, détaille Jean-Yves Hervé, ingénieur au Bureau de recherche géologique et minière (BRGM). Nous identifions à partir de cela les besoins en équipement et les entreprises intervenantes, qui peuvent être une quinzaine. » Mais la place de cet « architecte » est également sur le terrain. « Un peu comme un contrôleur de chantier dans les travaux publics, l'ingénieur suit quotidiennement l'avancée des travaux et se rend sur place pour les phases les plus délicates », explique Jean-Yves Hervé. Michel Degouy, ingénieur de forage dans l'industrie pétrolière, gazière puis géothermale depuis trente-cinq ans et désormais responsable du service production et gestion de chaleur chez CFG services, filiale du BRGM, se sent plus proche du terrain : « J'ai passé de nombreuses années loin de ma famille, week-end et jours fériés inclus, sur des chantiers. Quand vous êtes avec les gars dans la m..., on vous respecte ! », témoigne-t-il. Contraintes techniques et financières obligent, un chantier de forage fonctionne, en effet, 24 h/24 et 7 J/7. « La difficulté consiste désormais à recruter des jeunes qui acceptent de travailler à un tel rythme », conclut Michel Degouy.