De belles images. C'est d'abord ce qui frappe à la présentation du projet d'îlot de logements autonomes en énergie, en eau et, par abus de langage, en déchets, présenté par Bouygues construction à l'occasion de la signature d'un partenariat de recherche avec Grenoble, choisie pour en accueillir le premier démonstrateur. Le projet de R & D développé avec les architectes de Valode et Pistre se décline en trois lettres : ABC pour « Autonomous for Building Citizen ». A pour autonomie, tout d'abord énergétique, en réduisant les besoins, en mariant les sources renouvelables et en misant sur le stockage. « À court terme, nous utiliserons des batteries, mais de nouvelles solutions s'annoncent comme l'hydrogène pour l'électricité ou les sels thermochimiques pour la chaleur », prévoit Thierry Juif, le pilote du projet. Côté eau, Bouygues veut ramener la consommation moyenne de 120 à 75 litres par jour et par personne grâce à une architecture adaptée à la récupération des eaux de pluie et à son recyclage en cascade. Pour les déchets, l'objectif est de diviser le poids de la poubelle par trois en facilitant le tri et en en méthanisant la part putrescible. B pour bâtiment : Bouygues veut rendre le projet reproductible en réduisant les coûts. Et C, enfin, pour le citoyen, que le groupe entend faire participer à travers un comité des usagers et à qui il veut offrir des espaces mutualisés et des systèmes de suivi des consommations. « Nous devrions savoir dans un an si nous déposons un permis de construire », conclut Yves Gabriel, P-DG de Bouygues Construction, qui imagine déjà des écoquartiers ABC en France. Mais aussi dans des pays aux réseaux moins développés.