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D3E : la collecte en panne

LA RÉDACTION, LE 3 FÉVRIER 2014
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Toute l'information de cette rubrique est dans : Environnement Magazine
En six ans, la collecte de déchets d'équipements électriques et électroniques (D3E) ménagers est rapidement montée en puissance : presque 7 kg par habitant en 2012. Mais depuis deux ans, les résultats plafonnent. « Les objectifs assignés à la filière pour 2019 sont de 14 kg : il va falloir doubler les volumes en cinq ans », prévient Christian Brabant, président de l'OCAD3E, instance coordinatrice de la filière, et directeur général d'Eco-systèmes. L'enjeu porte aussi sur le ré-agrément des éco-organismes, à la fin de l'année. « La filière se trouve à un moment charnière avec des interrogations sur ce qu'il advient réellement des tonnages manquants, confirme Baptiste Legay, chef du bureau de la qualité écologique des produits à la DGPR du ministère de l'Écologie. Il existe plusieurs pistes pour mieux capter le gisement. Toutes vont devoir être exploitées. » La première réside dans un meilleur fonctionnement du 1 pour 1 : l'obligation, pour les distributeurs, de reprendre un appareil usagé pour l'achat d'un produit similaire neuf. Cette reprise en magasin était censée fournir la majorité des tonnages de la filière. Pourtant, c'est en déchèterie que les deux tiers des D3E sont collectés. « Il faut s'attaquer sérieusement au problème du e-commerce qui ne joue pas le jeu mais n'est pas sanctionné », plaide Nicolas Garnier, délégué général d'Amorce. La vente de produits électriques et électroniques se fait de plus en plus par internet, où la règle du 1 pour 1 est purement et simplement ignorée, ou alors facturée à prix fort. « Les pouvoirs publics ont toujours été trop mous, proteste Nicolas Garnier. Certes, certains petits e-commerçants sont à l'abri à l'étranger, mais le gros des ventes à distance est réalisé par quelques acteurs bien identifiés, domiciliés en France, souvent pourvus de magasins traditionnels dans lesquels ils appliquent le 1 pour 1 sans discuter. » La CLCV a d'ailleurs récemment assigné en justice deux sites de vente à distance, Grosbill (groupe Auchan) et Delamaison, pour pratiques illégales liées à la reprise payante de l'ancien matériel. Un deuxième point faible réside dans la collecte des petits équipements ménagers. Les gens ne pensent pas à ramener en magasin ou en déchèterie les téléphones, appareils audio, rasoirs, réveils, grille-pain, outils… « Certains gisements sont sous-collectés : 2 % des jouets électroniques reviennent, 15 % des petits appareils comme les sèche-cheveux, 27 % des lampes », pointe Nicolas Garnier. La situation s'est un peu améliorée ces deux dernières années grâce aux bornes en magasins dans lesquelles les consommateurs peuvent déposer leurs petits appareils usagés, sans condition d'achat. Ces opérations préfigurent le passage à la reprise sans condition, dite du 1 pour 0, que la récente directive D3E impose dans les surfaces de vente de plus de 400 m². La grande question est de savoir si ce dispositif s'appliquera aux distributeurs en ligne. Pour l'instant, le projet de décret transposant la directive en droit français ne le prévoit pas. Troisième levier : mieux sécuriser les tonnages collectés. Depuis qu'elles accueillent les D3E, les déchèteries connaissent en effet de graves problèmes de vandalisme et de pillage. Une quatrième piste, enfin, concerne la collecte en zone urbaine : alors que le ratio moyen en milieu rural est de 7,7 kg par habitant et par an, il tombe à 5,9 kg en territoire semi-urbain et 2,4 kg en zone urbaine. Une partie du gisement semble rejoindre les filières de l'économie souterraine. Et ce que les rois de la récupération laissent derrière eux est en général trop abîmé pour rejoindre les filières officielles. Autre explication : « Les gens préfèrent revendre que donner », constate Guillaume Duparay, directeur collecte et relations institutionnelles chez Ecosystèmes. Des remèdes existent tout de même, comme la déchèterie mobile ou la collecte événementielle. Tous les retours d'expérience présentent un fort intérêt dans la perspective des ré-agréments, d'autant que d'autres évolutions approchent : amélioration du taux de recyclage et de valorisation, intégration des panneaux photovoltaïques, modifications de périmètres entre déchets ménagers et professionnels…


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