À l'image de leurs grandes consœurs internationales, principalement les anglo-saxonnes, des universités françaises se dotent pour la première fois d'instruments destinés à financer l'amorçage de jeunes entreprises de croissance. La fondation de l'université Pierre et Marie Curie est ainsi à l'initiative de la création du fonds Quadrivium, qui regroupe les actionnaires de Sorbonne Universités (Université Pierre et Marie Curie, Insead, CNRS…) et de la fondation Pierre Gilles de Gennes (Collège de France, ESPCI, ENS…). Ces différentes structures représentent à elles seules environ un quart de la recherche publique française. À terme, Quadrivium 1 sera doté de 60 millions d'euros, dont 35,5 millions ont déjà été levés auprès du Fonds national d'amorçage géré par Bpifrance, de plusieurs partenaires financiers privés (Natixis, CNP Assurances, AG2R-La Mondiale, Malakoff Médéric, Revital Emploi). Le fonds investira des tickets compris entre 300 000 et 2,8 millions d'euros dans des jeunes sociétés principalement issues ou liées aux établissements de recherche de la fondation. « Il ne faut pas réduire les innovations au numérique », estime Nicolas Crespelle le président de la fondation Pierre et Marie Curie et président du conseil de surveillance de Quadrivium. Des secteurs prioritaires ont été ciblés : les technologies de l'information et de la communication, les sciences du vivant et les secteurs à la croisée de ces grands domaines, notamment dans les écotechnologies et l'environnement. La gestion financière du fonds a été confiée à Seventure Partners. Entre 120 à 180 projets de start-up pourraient ainsi être étudié chaque année. « La capacité des universités et des établissements de recherche publique à irriguer et régénérer le tissu économique par de nouvelles entreprises innovantes issues des travaux de leurs laboratoires est cruciale », est persuadé Jean Chambaz, président de l'université Pierre et Marie Curie.