Dans le cadre d'une restitution de résultats, organisée en février par l'association d'industriels Record, le projet Triptic s'est dévoilé au grand jour. Ce projet étudie l'opportunité d'intégrer des traceurs dans la masse ou en surface de polymères en vue de mieux les identifier en fin de vie. Des tests ont été menés sur plusieurs types de traceurs organiques et inorganiques. Le choix s'est vite porté sur une sélection de terres rares (entre autres, yttrium et cérium), réunissant toutes les conditions pour remplir cette fonction : durabilité, compatibilité alimentaire, acceptabilité chimique. Le tout à une concentration la plus faible possible. Le CEA et l'Ensam de Chambéry ont dirigé des campagnes de tests, chacun s'emparant de procédés de détection existants comme la fluorescence X et la fluorescence UV. Ces essais ont été menés conjointement avec Plastic Omnium, qui fournit des échantillons de pare-chocs en polypropylène avec traceurs, et Pellenc ST, qui construit la machine de tri. Comme le souligne Antoine Bourely, directeur R & D chez Pellenc ST, « le plus dur a été fait. Désormais, la balle est dans le camp des transformateurs et des plasturgistes. Si un industriel décide de se lancer, nous pouvons mettre sur pied un matériel de détection en deux ans ». Dans l'automobile, les plastiques noirs représentent plus de 73 % de la masse des plastiques, contre 45 % dans les DEEE et 30 % dans les emballages. Renault, au regard de la directive VHU, envisage de passer de 15 à 20 % de plastiques recyclés dans l'automobile en 2015, soit l'équivalent de 100 000 tonnes supplémentaires. « Même si, à l'échelle d'un véhicule, cela ne correspond qu'à environ 35 kg de plastiques recyclés, la place de ce matériau va être croissante, en raison des contraintes sur l'allégement des voitures », souligne Fabrice Abraham, directeur recyclage chez Renault.