Les drones prennent peu à peu leur envol en France, qui est l'un des premiers pays à permettre l'utilisation de drones civils selon des scénarii très précis. Fin mars, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) référençait plus d'une trentaine de concepteurs et 602 sociétés habilitées, contre 200 un an plus tôt. Parmi celles-ci, Bouygues Énergies & Services vient d'utiliser un drone pour effectuer un diagnostic des cellules photovoltaïques défectueuses d'une centrale de 4 hectares en Île-de-France. D'autres applications portent sur les diagnostics thermiques des bâtiments, l'agriculture, ou encore les études d'impact de l'activité humaine sur l'environnement. « Maniables, alimentés électriquement et utilisables dans des conditions de vent similaires à celles des hélicoptères classiques, les drones sont moins gourmands en énergie, commente Frédéric Serre, président du directoire de Delta Drone. Une nouvelle génération d'outils embarqués miniaturisés se prépare et les applications vont se multiplier. » En augmentant la charge utile embarquée et en miniaturisant les capteurs embarqués, les drones promettent de devenir des outils performants, non seulement pour voir mais aussi pour prélever et agir. Embarquer des capteurs multifréquences permettrait par exemple, en sélectionnant les longueurs d'ondes spécifiques de différentes espèces d'arbres, de disposer d'un inventaire précis. Des drones olfactifs pourraient être utilisés pour des prélèvements autour des sites industriels, y compris hors situation de crise. Et des interventions humaines pourraient être remplacées, par exemple par le drone « anti-frelons » joker de la société VisionScope, qui injecte de l'azote dans les entrées des nids de frelons asiatiques. « L'utilisation des drones ne dépend que de l'imagination », résume Nicolas Bammez, responsable développement drone du groupe Nox.