Épurer les eaux usées, les réutiliser pour l'irrigation et traiter les boues sur place. C'est la promesse faite par le système d'assainissement non collectif Autono de Neve Environnement présenté lors du Carrefour des gestions locales de l'eau, en janvier à Rennes. Il s'agit de la combinaison au sein d'un système global de plusieurs modules que la société proposait déjà. La première étape est un traitement classique dans une microstation (ou microstation et phytoépuration). Les eaux épurées sont ensuite acheminées dans un module Irripuits, un système d'irrigation sous pression constitué d'une cuve, d'une pompe et d'une canalisation perforée qui distribue l'eau dans le sol à 50 cm de profondeur. Le module permet de réutiliser 30 % des eaux traitées pour l'irrigation souterraine des végétaux, tout en s'affranchissant des contraintes réglementaires, car il est enterré. Enfin, les boues sont dirigées vers un module LPR (lit planté de roseaux), constitué de plusieurs couches de sables de granulométrie différente et planté de roseaux. Le percolat est renvoyé en tête de station et les boues accumulées en surface sont séchées et minéralisées. « On passe de 3 à 25-30 % de siccité et on peut réutiliser ces boues pour l'épandage agricole », détaille Adama Bah, ingénieur chez Neve. Au lieu d'une vidange régulière de la microstation au bout de quelques mois, les boues sont ainsi évacuées tous les huit à dix ans. « Avec des coûts de vidange restreints et une réutilisation de 30 % des eaux traitées, le temps moyen de retour sur investissement est de huit ans », ajoute l'ingénieur. Ce type d'installations est destiné au marché de l'assainissement semi-collectif au-delà de 20 à 30 EH. La société mène déjà deux expérimentations avec des collectivités et recherche d'autres sites pilotes, idéalement entre 100 et 300 EH. PRB