Cap sur la COP 21. La Commission européenne a présenté le 25 février sa vision de l'accord « transparent, dynamique et juridiquement contraignant » à obtenir à la Conférence des Nations unies sur le climat à Paris en décembre 2015. « Cette communication constitue une composante essentielle à la mise en œuvre de la priorité que s'est fixée la Commission Junker, à savoir la construction d'une Union de l'énergie résiliente, dotée d'une politique clairvoyante en matière de changement climatique », promeut Bruxelles. La Commission entend ainsi amener les négociations internationales à un accord ambitieux à Paris en fin d'année. Elle défend une baisse d'au moins 60 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre d'ici à 2050 par rapport à 2010.
Comment y parvenir ? L'un des enjeux de la conférence de Paris tiendra dans la nature juridique de l'accord. La Commission propose un protocole à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques qui entrerait en vigueur dès que les pays représentant 80 % des émissions mondiales l'auraient ratifié. « L'Union européenne, la Chine et les États-Unis devront faire preuve de volonté politique en adhérant au protocole le plus tôt possible », défend Bruxelles. Concernant l'Union européenne, la Commission reprend l'objectif adopté par le sommet européen d'octobre dernier : une baisse d'au moins 40 % des émissions des 28 d'ici à 2030. Insuffisant, estime le Réseau Action Climat : « Les pays pauvres attendent que les pays développés exploitent au maximum leur propre potentiel ». Pour l'Union européenne, il pourrait atteindre 50 % ou plus, selon le réseau d'ONG. D'autant que l'incertitude demeure sur l'intégration ou non, dans l'objectif, du rôle des forêts, de l'usage des sols et d'éventuels échanges de quotas entre le marché du carbone européen et d'autres dans le monde. La Commission pointe aussi la nécessité de réduire les émissions dans les transports internationaux et dans le domaine des gaz fluorés. « Il est essentiel que l'accord soit évolutif et prévoie un processus de réexamen et de renforcement réguliers des engagements », anticipe enfin Bruxelles, soutenant l'idée d'un réexamen tous les cinq ans. Louables ambitions, mais une vision qui reste « floue », déplore le WWF. Nombre de questions restent sans réponses, abonde le Réseau Action Climat. Par exemple, comment l'objectif européen sera-t-il décliné par pays ? Quelles sont les mesures politiques à mettre en œuvre ? Quelle sera la contribution financière de l'Europe ? Comment les 28 pourraient-ils revoir à la hausse leur engagement ? TB