Cette installation d’un mégawatt tourne depuis un peu plus de deux mois et préfigure les six projets du groupement Eneria Biomasse Valorisation (EBV) retenus par la Commission de régulation de l’énergie, dans le cadre de l’appel à projets Biomasse de début 2005. L’unité baptisée Biogeva comprend une colonne de gazéification suivie d’une chaudière (pour une première récupération de vapeur alimentant une turbine), d’un cyclone pour les poussières, d’un réacteur d’extraction des goudrons (procédé hollandais du ECN) et de groupes de cogénération Caterpillar alimentés par les gaz. L’intérêt de la gazéification, par rapport à une simple combustion suivie d’une turbine à vapeur, est d’augmenter le rendement énergétique et de limiter les rejets gazeux polluants. Eneria annonce un rendement global de 25 à 28 % (en électricité, vapeur et eau chaude), contre 15 à 18 % avec l’incinération de la biomasse. La première unité industrielle de 12 MW devrait voir son chantier débuter à l’automne dans la région bordelaise. L’enquête publique est en cours et Eneria attend l’autorisation d’exploitation dans les prochains mois. Cette unité sera alimentée notamment avec des marcs de raisin. Le démonstrateur de Moissannes, où est également prévue une unité de 12 MW (une taille jugée optimale pour la rentabilité et pour limiter la contrainte de l’approvisionnement en biomasse), outre la validation des conditions opératoires du procédé avec différentes sources de biomasse, servira dans l’avenir aux travaux de recherche du groupe. Il est notamment question de craquer une deuxième fois les goudrons résiduels en les réintroduisant dans le réacteur de gazéification en mélange avec la biomasse, plutôt que de les évacuer par incinération.Contact : Eneria, Nicolas Millet, tél. : 01 69 80 21 00.Cécile Clicquot de Mentque
Cliquez ici pour découvrir et vous abonner à La Lettre de l’environnement.Cliquez ici pour écrire à la rédaction de La Lettre de l’environnement.