D'ici à 2015, les États membres de l'Union européenne doivent établir le premier classement des eaux de baignades selon la nouvelle directive européenne adoptée en février 2006. Dans le cadre de la mise en place de ce texte, la Direction générale de la santé (DGS) a chargé l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset) d'analyser l'impact de cette directive sur le classement actuel et d'évaluer les risques sanitaires pour les baigneurs.
La démarche générale consiste toujours à effectuer au cours de la saison des prélèvements d'eau sur chaque site. Mais, au lieu de porter sur un an, le classement sera établi sur les données obtenues durant les quatre dernières années. L'échantillon de chaque zone de baignade devra comporter au moins seize prélèvements, dont au minimum quatre par an. Les mesures de qualité des eaux portent sur deux indicateurs microbiologiques que sont les entérocoques intestinaux et la bactérie Escherichia Coli. C'est la comparaison avec les seuils de qualité fixés par la directive qui permet d'établir un classement.
Par rapport à la méthodologie en vigueur actuellement, l'Afsset note un changement important: certaines mesures peuvent être écartées lors de pollutions à court terme. Dans ce dernier cas, un prélèvement supplémentaire doit être effectué afin de confirmer la fin de l'incident, mais celui-ci ne fait pas partie de l'ensemble de données utilisées pour le classement de la qualité de l'eau.
Un meilleur niveau
de qualité
L'Afsset a également comparé le nouveau classement de la qualité de l'eau (excellente, bonne, suffisante, insuffisante), calculé à partir des données 2003-2006, au précédent qui ordonnait les eaux selon les catégories A (bonne qualité), B (qualité moyenne), C (eau pouvant être momentanément polluée) et D (mauvaise qualité) pour l'année 2006. Au final, l'agence conclut que le pourcentage de sites de baignade de qualité excellente est supérieur ou égal à celui de l'actuelle classe A. Lorsque tous les prélèvements sont pris en compte, le pourcentage de sites non conformes à la baignade augmente légèrement (passant de 4,9 % à 7,6 % pour les eaux douces et de 3,6 % à 5,5 % pour les eaux de mer).
une question
de méthodologie
Mais en écartant les mesures correspondant à des situations de pollution à court terme, la nouvelle directive aboutit à une diminution du pourcentage de non-conformité (de 4,9 % à 3,5 % pour les eaux douces, et de 3,6 % à 2,1 % pour les eaux de mer). L'élimination partielle des données les plus élevées conduit ainsi à modifier profondément le classement, posant alors la question de la « robustesse » de cette nouvelle méthodologie.
Parallèlement à ses conclusions, l'Afsset, toujours sollicitée par la DGS, définira une valeur seuil à partir de laquelle les baigneurs seront exposés à un risque sanitaire. Des mesures de gestion seront ensuite prises, pouvant aller jusqu'à la fermeture d'un site.