La sécheresse de 2005 et les interdictions d'arrosage prises dans certains départements ont eu l'effet d'un électrochoc dans les golfs. Même si, depuis 1999, comme le prévoit la loi, tous sont équipés de compteurs d'eau et ont mieux perçu l'enjeu environnemental et financier de cette ressource. « Les fournisseurs d'équipements d'arrosage et d'irrigation ont d'ailleurs fait de l'économie d'eau un argument commercial », souligne Basile Lenoir, directeur de la vie fédérale en charge de l'environnement à la Fédération française de golf. Mais la mise en péril d'une activité dont le chiffre d'affaires dépasse les 1,5 milliard d'euros (près de 700 golfs) a marqué les exploitants. C'est ainsi qu'en 2006, la fédération a signé avec l'État une charte sur l'eau qui l'engageait à inciter les golfs à pratiquer des audits et, surtout, à faire réaliser une première étude exhaustive sur la région Poitou-Charentes, particulièrement concernée. Lancée en 2007 et menée pendant un an par la Safege et le Cemagref, elle a confirmé un potentiel de réduction de 30 % des
consommations d'eau.
Sur Poitou-Charentes, des actions prioritaires ont alors été proposées aux exploitants, en particulier, l'optimisation de la gestion et l'évolution des ressources utilisées. « L'objectif minimal doit être le zéro eau potable (11 % aujourd'hui) », souligne-t-on à la fédération. Cette étude a essentiellement permis la validation par des organismes indépendants des options techniques disponibles. « C'était essentiel pour que les décisions soient plus facilement votées par les actionnaires des golfs, mais surtout pour faciliter les relations avec l'administration », insiste Basile Lenoir.
Car, dans les faits, en dépit d'un engagement de l'État à faciliter les financements par les agences de l'eau (prêt à taux zéro ou subvention), aucun dossier déposé n'a jamais abouti. « Le problème des golfs n'existait pas pour les agences. Cette étude, financée par deux d'entre elles, peut modifier la donne. » Dans le projet de renouvellement de la charte sur l'eau en 2009, la fédération souhaite d'ailleurs que soit incluse la nomination d'un correspondant Golf dans chaque agence de l'eau. Autre piste, la simplification administrative, en particulier pour la création d'une retenue collinaire ou la réutilisation des eaux usées. En la matière, on attend la publication prochaine d'un décret qui devrait mettre fin aux arbitrages hétérogènes et assouplir le principe de précaution sanitaire brandi pour interdire cette solution. Ainsi, une meilleure connaissance des enjeux, des moyens techniques disponibles et un cadre réglementaire clair devraient rapidement favoriser des investissements.