C'est ainsi que le SOeS (1) note la « dispersion importante des pesticides et leur présence généralisée » dans les cours d’eau et ainsi que dans « une part significative des eaux souterraines ». Il publie ces données dans un nouveau chapitre consacré aux pesticides dans l’eau, au sein de la rubrique « données essentielles » de l’Ifen. Autre enseignement : le nombre de points de mesure des pesticides dans les cours d’eau français a presque quadruplé entre 1997 et 2006, les éléments mesurés doublant, de 217 à 476. En 2006, entre 15 % et 20 % des cours d’eau en France étaient de mauvaise ou médiocre qualité au regard des pesticides charriés. Les zones les plus affectées sont la région parisienne, le Nord et l’Est de la France. Entre 25 et 27 % des masses d’eau souterraines avaient une qualité médiocre de ce point de vue.
Les molécules les plus fréquemment rencontrées étaient l’AMPA (produit de la dégradation du glyphosphate), le diuron et l’atrazine déséthyl (produit de la dégradation de l’atrazine), ce qui souligne le rôle des sous-produits de la dégradation des pesticides dans la pollution des nappes d’eau.
« Les pesticides sont majoritairement utilisés en agriculture ; on parle alors de produits phytosanitaires ou phytopharmaceutiques. Ils font également l’objet d’un usage non agricole par les gestionnaires d’équipements ou de réseaux de transport, les collectivités locales ou les particuliers, » rappelle le SOeS.
(1) Le Service de l'observation et des statistiques (SOeS) regroupe depuis le 10 juillet 2008 les services d'observation et d'information statistique de l'environnement (ex-Ifen), de l'énergie et des matières premières, du logement, de la construction et des transports.Caroline Kim, HYDROPLUSLes données essentielles du SOeS sur les pesticides