L'information était entre nos mains lorsque nous avions réalisé un dossier technique sur les unités standard pour le traitement de l'eau (voir Hydroplus n° 183, p. 28), mais il n'était pas encore possible de l'évoquer. C'est désormais officiel : la société Finaxo lance sa station d'ultrafiltration pour la potabilisation de l'eau dont la particularité est d'être intégrée dans un container standard de 40 pieds (environ 12 mètres). Ses avantages sont multiples : compacte, montée en usine, facilement transportable et rapidement opérationnelle. Et le coût de l'équipement est limité : entre 300 000 et 320 000 euros.
DU CONCEPT AU FINANCEMENT
Cela fait un moment que ce concept trottait dans la tête du fondateur et dirigeant de Finaxo, Pascal Colignon. De fait, sa société dispose d'un savoir-faire dans la conception et la fabrication d'unités de traitement de l'eau - en matière de décantation lamellaire et d'ultrafiltration - puisqu'elle en fabrique pour les grandes entreprises de l'eau françaises.
Avec le concours d'Oséo Innovation, organisme public chargé d'aider l'innovation, il a pu financer ce programme en totalité et en accélérer le lancement. Ce qui lui permet aujourd'hui de proposer, sous sa propre marque, ces unités standard. « Nous sommes déjà sollicités par un grand opérateur du secteur de l'eau pour lui livrer des unités compactes pour l'international », avoue cependant Pascal Colignon.
Les composants de la station ont été choisis en fonction de leur robustesse, de leur faible consommation d'énergie et afin de permettre une réparation aisée. Le procédé de filtration a été pensé pour qu'un opérateur peu qualifié puisse l'installer seul.
La station peut produire jusqu'à 600 m3 d'eau par jour, ce qui correspond aux besoins d'une ville de 12 000 habitants.
« Ces stations compactes présentent un intérêt tout particulier pour les sites difficiles d'accès, soumis à des conditions climatiques extrêmes (température et hygrométrie élevées, pluies diluviennes...), dans lesquels l'énergie existe au mieux en faible quantité, et où les moyens techniques et le personnel nécessaires pour ce type d'installation sont peu disponibles et peu qualifiés », explique le dirigeant de la société. La station peut en effet fonctionner à partir de l'électricité produite par un groupe électrogène.
Éliminant tous les germes et bactéries contenus dans l'eau, l'unité peut être utilisée pour le traitement des eaux de puits ou eaux plus profondes, et ainsi venir facilement compléter les unités compactes de décantation existantes, qui servent à traiter les eaux troubles de surface.
BIENTÔT À L'INTERNATIONAL
Cette nouvelle gamme va permettre à Finaxo de se développer sur de nouveaux marchés géographiques. La société vise désormais les marchés émergents ainsi que les pays en fort développement comme le Brésil, l'Argentine, l'Inde, la Chine... Elle cherche également des distributeurs pour s'adresser à de nouveaux clients finaux dans l'industrie, aux ONG, aux pays en voie de développement, et plus généralement à tous les organismes qui disposent de bases de vie ou de sites éloignés difficilement ravitaillés en eau potable. Au total, Finaxo s'attend à vendre entre dix et vingt unités par an.