Hydroplus : Quelle est l'importance des questions liées à l'eau pour la Ligue arabe ?
Chahra Ksia : Le centre que je dirige a été fondé en 1996. Depuis, nous nous efforçons de renforcer la sécurité des pays arabes en matière d'eau. Plus de 65 % des eaux coulant dans les pays arabes viennent de pays voisins non arabes : ils sont donc sous le contrôle politique et économique de ces voisins. Dans cette situation, nous essayons de protéger les droits et les intérêts des pays arabes en matière d'accès à l'eau, et de faire naître des positions communes à tous les pays arabes sur ces sujets pour les porter sur l'arène internationale. Nous recueillons des données sur les ressources en eau des pays arabes, leurs besoins actuels et futurs. Nous mettons en place une base de données sur les experts arabes du secteur (bientôt sur le site Internet www.cofws.org), et aussi sur les lois et les accords internationaux en matière de partage de l'eau.
H. : Quelles sont vos priorités aujourd'hui ?
C.K. : Nous suivons plusieurs dossiers : les pays arabes ont décidé de généraliser les pratiques de gestion intégrée de la ressource en eau ; nous menons une campagne pour les économies d'eau dans tous les pays arabes ; nous aidons les Territoires palestiniens à trouver des solutions pour faire face à leurs besoins en eau. Cependant, l'un des sujets les plus importants est de définir une stratégie de la sécurité de l'eau dans chaque pays arabe. Cette stratégie doit couvrir tous les enjeux : politiques, financiers, sociaux, économiques. Nous élaborons actuellement un projet de stratégie pour la région. Il doit être présenté au Conseil ministériel arabe de l'eau en juin 2009 à Alger. Cette réunion sera aussi l'occasion d'officialiser la création du Conseil ministériel arabe de l'eau, qui se tiendra par la suite régulièrement.