Les efforts des communes, menés en collaboration avec leurs exploitants ( Saur à Carnac, Veolia Eau à Dieppe et Pornic, Lyonnaise des eaux à Biarritz, elle aussi certifiée peu après), ou par des régies comme à Cavalaire-sur-Mer, ont permis une grande réactivité : le référentiel de certification n'avait été publié que début juin sur le site du ministère de la Santé. Dès fin août, onze communes avaient obtenu cette certification, d'après le Bureau Veritas Certification.
Ce dernier avait été missionné par l'Association nationale des élus du littoral et l'Association nationale des maires des stations classées et des communes touristiques pour mettre au point le référentiel.
Contrairement au label Pavillon Bleu, qui s'intéresse à un grand nombre de critères conditionnant la qualité des plages et de la baignade, la nouvelle certification ne concerne que le système de gestion de la qualité des eaux. En outre, elle s'inscrit dans une démarche plus dynamique de gestion au jour le jour des plages.
ANTICIPATION
Il faut remplir deux conditions préalables pour être éligible à la certification : un minimum de 50 % des sites de baignade de la commune doit être classé en A ou B (conformément à la directive européenne de 1976 ; les dispositions de la directive 2006 s'appliqueront après son entrée en vigueur en 2013) ; et des mesures d'amélioration doivent être prises pour chacun des sites classés en C ou D.
Une fois le dossier déposé, il faut prouver que le responsable des eaux de baignade a entamé l'élaboration du profil de baignade de chaque site. Ce profil inventorie les sources de pollution (lire Hydroplus n° 188, p. 24).
Une stratégie de surveillance, conforme aux exigences réglementaires, doit aussi être mise au point en amont de la saison balnéaire. Un programme d'autosurveillance des sources de pollution et de la qualité des eaux de baignade, directement corrélé au profil des eaux de baignade, vient en complément.
Le référentiel incite ainsi les collectivités à anticiper les obligations fixées par la directive de 2006. Le système d'autosurveillance peut reposer sur des analyses bactériologiques, comme les solutions d'analyse rapide proposées par les entreprises de l'eau (lire encadré sur l'impédancemétrie p. 7). « Mais il peut aussi s'appuyer sur des observations des conditions favorisant l'apparition de pollutions, par exemple les marées, la pluviométrie, le vent », précise Perrine Desbureaux, responsable projets au Bureau Veritas Certification.
GESTION DE CRISE
Le plus important est qu'il existe « une cohérence entre le profil de baignade et les analyses ou observations prévues pour détecter les pollutions et éviter les risques sanitaires », souligne Perrine Desbureaux.
Le référentiel exige en effet que soient fixés en amont les seuils critiques déclenchant les situations de crise : par exemple, telle pluviométrie ou tel coefficient de marée. Les facteurs permettant de rouvrir les plages après la crise doivent aussi être identifiés.
Allant plus loin, le référentiel exige que les causes des anomalies soient analysées et les données archivées. Le système doit aussi prévoir un processus d'amélioration continue : bilan en fin de saison, calendrier des mesures à prendre... Enfin, le public doit être informé de la qualité de l'eau de baignade. En retour, les baigneurs peuvent faire part de leurs remarques sur la qualité des eaux de baignade dans des registres mis à leur disposition par la commune.
L'usage de méthodes d'analyse rapides depuis 2004 à Pornic permet ainsi d'afficher les résultats d'analyse à l'entrée des plages quelques heures après les prélèvements. Dans cette ville, l'obtention de la certification « récompense le travail réalisé depuis de nombreuses années et nous incite à poursuivre nos efforts, se réjouit le député-maire Philippe Boënnec. Mieux respecter, protéger et découvrir la mer, c'est ce que les villes littorales comme Pornic s'efforcent de faire depuis de nombreuses années, même si cela à un coût important. »