La mort d'un cheval et le malaise de son cavalier sur la plage de Saint-Michel-en-Grève (Côtes-d'Armor), le 28 juillet, ont relancé le vieux débat de la pollution des cours d'eau bretons, cause d'une prolifération d'algues vertes qui peuvent émettre des gaz toxiques en se décomposant. À la demande de l'État, l'Ineris a effectué des prélèvements à Saint-Michel-en-Grève. Il a confirmé la présence d'hydrogène sulfuré sur des zones très localisées, à des valeurs présentant un risque mortel en cas d'exposition pendant quelques minutes.
Dans ce dossier, longtemps resté du ressort des collectivités locales, l'État s'implique progressivement. Reconnu responsable de la pollution des baies de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) et de Douarnenez (Finistère) par les marées vertes dans un jugement du 25 octobre 2007, il se doit d'agir. Le Premier ministre lui-même s'est déplacé en Bretagne le 20 août. Il a promis d'aider les communes à financer le ramassage des algues et annoncé la création d'une mission interministérielle pour « bâtir un plan d'action » d'ici à la fin du mois de novembre. Pour certains, cet empressement est trop tardif : le 3 septembre 2009, près de 300 habitants des communes avoisinant la plage de Saint-Michel-en-Grève ont déposé plainte contre l'État, pour « mise en danger délibérée de la vie d'autrui ».
Le dossier a aussi rebondi début septembre, des doutes ayant surgi quant aux circonstances de la mort d'un salarié d'une société de transport. Il a été pris d'un malaise le 22 juillet à bord de son camion chargé d'algues, alors qu'il était en route vers une usine de traitement.
De son côté, Chantal Jouanno, secrétaire d'État à l'Écologie, a annoncé que, pour prévenir la prolifération des algues vertes sur les plages de Bretagne, les autorités allaient expérimenter, dès le printemps 2010, des opérations de ramassage des algues vertes en mer.