La Compagnie d'aménagement des coteaux de Gascogne ( CACG) vient de fêter son cinquantenaire. Un demi-siècle d'existence consacré au développement de la Gascogne. Créée à l'initiative de l'État, la CACG avait en effet alors pour mission d'intervenir en matière d'aménagement du territoire à travers la gestion de la ressource en eau sur cinq départements : les Hautes-Pyrénées, le Gers, la Haute-Garonne, le Tarn-et-Garonne et le Lot-et-Garonne.
GESTION AVANT TOUT
« À l'origine, notre vocation était d'élaborer des réseaux d'irrigation pour permettre à la Gascogne de rattraper son retard en termes de rentabilité agricole », rappelle Alain Villocel, directeur général de cette société d'économie mixte dont le siège social est à Tarbes (Hautes-Pyrénées). La CACG s'est ainsi vue confier la gestion du canal de la Neste qui permet de réalimenter dix-sept rivières de la région. Elle a toutefois depuis largement étendu son activité au-delà de ses missions d'origine. Du point de vue géographique avant tout. C'est ainsi qu'elle gère aujourd'hui cinq bassins hydrologiques (Neste, Adour, Arize, Girou et Dropt). Et elle ne s'interdit pas de développer à l'avenir son action ailleurs, dans d'autres régions françaises, mais aussi à l'étranger - notamment au Sénégal ou au Maroc - où elle entend continuer à valoriser son savoir-faire. Elle ambitionne même de réaliser jusqu'à 5 % de son chiffre d'affaires à l'export. Afin de mieux refléter sa zone d'influence, la CACG compte parmi les membres de son conseil d'administration des représentants de tous les départements des régions Midi-Pyrénées et Aquitaine, à l'exception de la Gironde qui ne l'a pas souhaité.
Du point de vue sectoriel, la CACG a aussi diversifié ses métiers. Elle intervient dans les domaines de l'assainissement et des économies d'énergie, dans le secteur des équipements publics et privés, ou dans celui de l'aménagement des zones d'activité. Enfin, elle développe un centre de ressources agroalimentaires en soutien à l'industrie locale. Mais l'eau reste au centre de ses activités. L'exploitation hydrologique, l'aménagement d'ouvrages et ses activités d'ingénierie et d'études hydrologiques pour compte de tiers représentent 70 % de ses 43,9 millions d'euros de chiffre d'affaires. « Nous avons sous gestion maîtrisée 500 millions de mètres cubes d'eau, dont la moitié est stockée dans 65 barrages », annonce Alain Villocel.
SDAGE ET INNOVATION
Faute de création de nouveaux barrages, cette masse d'eau n'augmente plus que de façon marginale, comme lorsque la CACG obtient la gestion d'ouvrages existants. Mais les perspectives pourraient s'ouvrir avec l'entrée en vigueur du nouveau Sdage, qui prévoit d'améliorer le réseau Adour-Garonne et de créer de nouveaux réservoirs.
En attendant, la CACG investit dans l'innovation. « Notre métier consiste à gérer de manière automatisée l'eau à travers un réseau hydrologique naturel. Une spécialité très complexe. Et nous avons en permanence l'obsession d'améliorer le système », lance Alain Villocel. Par exemple, en valorisant au maximum la ressource qui se fait de plus en plus rare, en améliorant son efficience dont le taux atteint déjà 60 à 85 %.