Défaut d'affichage des informations réglementaires, manque de connaissances des vendeurs, absence de produits alternatifs aux traitements chimiques dans les rayons... Le bilan de l'enquête réalisée par l'association Eaux et Rivières de Bretagne sur les conditions de vente de pesticides à usage amateur est alarmant.
Menée dans 154 points de vente de Bretagne entre le mois d'avril et le mois de juin 2009, l'enquête avait pour but de vérifier l'affichage de l'annexe des arrêtés préfectoraux bretons (obligatoire dans tous les lieux de ventes agréés), de tester le conseil fourni aux consommateurs et l'efficacité de la charte « Jardiner au naturel, ça coule de source ! ». Cette dernière a été lancée depuis mars 2005 sur plusieurs bassins bretons, et comptait en 2009 près de 100 signataires. Avec elle, les magasins s'engagent à développer leur offre et leurs conseils sur les alternatives non chimiques auprès des jardiniers amateurs. Sur les 154 magasins enquêtés, seulement 80 (52 %) respectent parfaitement la réglementation en l'affichant de manière visible pour le consommateur.
À propos du rôle des magasins pour le choix des solutions de traitement, l'enquête note qu'il est « difficile de trouver conseil dans un hyper/supermarché... Même lorsqu'un vendeur se rend disponible, le conseil va à 92 % vers du chimique pour le désherbage malgré le risque pour la qualité de l'eau », alors que le client aborde explicitement cette question.
Enfin, si l'agrément n'est pas un gage de bon conseil, au contraire la signature de la charte est suivie de gros progrès. Les enseignants qui s'engagent dans cette charte « bénéficient tous les ans d'une session de formation sur les techniques de jardinage sans pesticides [et] apportent un réel "plus" en termes de conseil aux consommateurs », estime l'enquête.