Renouveler des réseaux d'eau corrodés peut être coûteux et gênant. Tranchées, rotations de camions, achat de nouvelles canalisations, bruit, manque à gagner pour les commerçants... « En France, les canalisations sont vieillissantes et le réseau est étendu. Environ 15 000 kilomètres de canalisations doivent être remplacés chaque année. Il était important de pouvoir offrir une solution alternative aux maîtres d'ouvrage », note Christine Martinez, directrice nouveaux développements pour les solutions contre la corrosion chez 3M. Dans ce but, l'entreprise a mis au point le Scotchkote 169, revêtement intérieur en polyurée qui isole les canalisations pour qu'elles ne soient plus en contact avec l'eau. Mis en place en technique sans tranchée, il est destiné aux canalisations en fonte dont la structure est saine. La canalisation est grattée, puis un robot applique le revêtement. Huit heures après le début de la coupure d'eau, le réseau peut être rouvert.
DURÉE DE VIE PROLONGÉE
Alain Dherbier, maire de Cosne-Cours-sur-Loire (Nièvre), a comparé cette solution avec un renouvellement classique des tuyaux pour un chantier de réhabilitation de près de 500 mètres de canalisations dans le quartier historique de la ville. Dans le cas « classique », le chantier exigeait 200 000 euros, trois mois de fermeture de l'entrée principale de la ville, 11 400 km parcourus par les camions en cumulé. Avec le Schotchkote 169, un investissement de 88 000 euros, trois semaines de fermeture partielle de la rue principale avec circulation alternée, 480 km de rotation de camions. Cette dernière performance était rendue possible par la technique sans tranchée : il y a eu vingt-deux fois moins de terre à déblayer que par la technique habituelle. Dominique Varennes, directeur des services techniques de la ville, estime que la canalisation voit sa vie prolongée de vingt-cinq ans grâce à Scotchkote 169. Le constructeur, de son côté, parle de cinquante ans.
L'opération a séduit la ville, à en croire le maire et le directeur des services techniques. « C'était la première fois que nous l'utilisions, explique Dominique Varennes, et depuis nous avons déjà fait un deuxième chantier. C'est la solution idéale : elle crée le moins de gêne possible et se révèle plus respectueuse de l'environnement. C'était important pour nous, qui nous sommes engagés dans un agenda 21. »