La prélocalisation constitue une première phase dans la recherche de fuites sur les réseaux d'eau potable. Installés dans les regards des boîtes d'inspection ou dans des bouches à clé, ces appareils permettent de répondre à une stratégie de recherche de productivité et de réduction de l'interven-tion humaine. La tendance est même à la prélocalisation permanente. Celle-ci se développe dans les zones où la densité des points de pose est importante (centre-ville, centre-bourg). À l'opposé, en milieu rural, la pose de prélocalisateurs se fait plutôt de façon ponctuelle, lors de campagnes de mesure.
Ces appareils doivent être équipés d'un module de communication type GSM ou radio. C'est sur ce point que les fabricants tentent de se démarquer. Pour le GSM, il faut s'assurer de la bonne réception des messages et veiller au coût de l'abonnement. Concernant la radio, il faut distinguer les fréquences libres (autour de 400 Hz) des ondes supérieures (plus de 800 Hz), ces dernières ayant moins de chance d'être perturbées par des ondes voisines.
De même, la valeur de la puissance d'émission est un critère important. Plus elle est élevée, plus la précision de la restitution de la donnée sera assurée. Mais, dans ce cas, le prélocalisateur consomme davantage de batterie, et les fabricants proposent souvent des systèmes annexes pour pallier ce surplus de consommation.
DOUZE MODÈLES TESTÉS
En 2005, Veolia Eau a réalisé une étude technique poussée sur les prélocalisateurs (lire Hydroplus n° 171, p. 42) ; elle a consisté à mettre au point un protocole d'essais afin de tester douze modèles du marché au niveau des messages de bruit et des fréquences reçues. Les résultats de cette étude sont restés confidentiels, mais Veolia Eau a indiqué avoir finalement retenu six modèles. Depuis, Veolia Eau continue à améliorer ses connaissances sur le sujet (lire Hydroplus n° 195, p. 44), et travaille en plus étroite collaboration avec les fabricants pour optimiser les appareils existants, voire participer au développement de ceux à venir.
DES DIFFÉRENCES
Selon les chercheurs de Veolia Eau, les différences entre prélocalisateurs se situent à plusieurs niveaux : modalités d'écoute des fuites, autonomie des piles, algorithmes de décision fuite/non-fuite, affichage des résultats, transmission des résultats... Pour distinguer les produits entre eux, il faut donc commencer par choisir le capteur d'écoute : un accéléromètre (adapté aux canalisations métalliques) ou un hydrophone (pour canalisations plastiques ou réseaux de gros diamètre).
L'un est rapide d'installation, mais moins sensible ; alors que l'autre, plus complexe à poser, affiche des longueurs de perception plus élevées. Enfin, il ne faut pas oublier de prendre en compte les dimensions des appareils avec leurs antennes. Car, dans certaines régions, comme l'Alsace, les bouches à clé ne permettent pas, faute de place, l'installation de n'importe quel type d'appareil.