Pour atteindre les nombreux objectifs environnementaux de l'écoquartier de Hammarby Sjöstad à Stockholm, ses concepteurs sont partis d'un principe : intégrer 75 % de ces objectifs dans les bâtiments et les infrastructures. « Ainsi, les habitants n'ont pas besoin de beaucoup modifier leurs comportements », témoigne Eric Freundenthal, responsable de la communication de l'écoquartier. Ce projet, qui a commencé à voir le jour en 1997, couvre 170 hectares et accueille aujourd'hui 19 000 habitants. Les cibles touchent tous les volets environnementaux : énergie, déchets, transports, eau et assainissement.
L'EAU DE PLUIE PARTICIPE AU CADRE DE VIE
L'un des principes est de gérer les eaux de pluie localement, sans rejet dans les égouts. Elles subissent un sort différent selon qu'elles ont ruisselé sur les toitures et des voies peu fréquentées ou sur des routes où circulent plus de 8 000 voitures par jour. Dans le premier cas, elles s'écoulent directement dans des canaux à ciel ouvert et rejoignent in fine le lac Hammarby Sjö. Dans le second, elles sont traitées, soit dans des grands bassins de sédimentation, soit dans des filtres plantés installés au pied des immeubles. Elles rejoignent aussi les canaux après traitement. Les solutions de gestion des eaux de pluie participent donc au cadre de vie privilégié de ce nouveau quartier.
La municipalité a aussi interdit l'utilisation de certains matériaux dans le bâti afin d'éviter le rejet de substances nocives. Cela s'applique entre autres aux toits et aux façades : ils ne doivent pas contenir de métaux lourds ou d'autres molécules dangereuses. De même, le pont destiné aux cyclistes a été construit en acier inoxydable. Avant construction, tous les promoteurs doivent soumettre la liste des matériaux utilisés, et ils peuvent être contrôlés. La gestion de la quantité et de la qualité des eaux de pluie a donc été intégrée en amont, dès la conception de cet écoquartier exemplaire.