La notion de société civile n’est pas la même dans toutes les pays, la situation environnementale et réglementaire non plus, et les trois projets ne se ressemblent d’ailleurs pas.
En Jordanie, le projet conduit par la Société royale de conservation de la nature (SRCN) concerne le bassin de la rivière Mujib. Ce cours d’eau traverse une réserve environnementale gérée par la SRCN ; jusqu’à présent, les plans de gestion concernant cette réserve n’abordaient pas la question de la quantité et de la qualité de l’eau. Mais la construction d’un barrage, en amont de la rivière, a eu des effets sur ces deux indicateurs. Le projet vise donc notamment à mettre en place un nouveau plan de gestion les intégrant, issu d’une concertation avec les gestionnaires du barrage, les élus et les agriculteurs environnants. « Le plan devrait être prêt en mai 2011 », assure le chef de ce programme à Wetlands International, Laith El-Moghrabi.
Suivi de la qualité de l'eau
Au Maroc, WWF Maroc et l’Agence hydraulique du bassin de Sebou ont pour ambition « d’établir un conseil appelé « plateforme verte », permettant à la société civile d’influencer la prise de décision concernant l’avenir du bassin du Sebou », explique Laith El-Moghrabi. La plateforme, regroupant des ONG, des chercheurs, des universitaires et des communautés locales, devrait voir le jour d’ici juillet 2010. En outre, le projet prévoit la création d’un programme de suivi de la qualité de l’eau sur le bassin. Divers partenaires assurent une assistance technique à cette fin, dont la société française Acteon.
Créer un réseau de décideurs
En Tunisie, le projet mené par l’Institut national agronomique de Tunisie vise la mise en place d’un dialogue multipartenarial autour du lac Ichkeul. L’un de ses outils viendra d’une étude socio-économique du lac, qui doit déboucher sur un modèle guidant la société civile pour lui permettre d’intervenir dans la prise de décision concernant l’avenir du lac.
Pour Wetlands International, à plus court terme, les objectifs sont aussi de faire bénéficier mutuellement les participants des expériences acquises, et de créer un réseau régional et national de décideurs en matière de zones humides.
Les projets sont financés par l’Agence canadienne de développement international pour un montant de près de 1,5 millions d’euros. Le centre de recherche Tour du Valat héberge l'équipe de Wetlands International dédiée au projetLe site de Wetlands International