La société Magpie Polymers est l'une des deux gagnantes du concours de création d'entreprise de biotechnologies environnementales lancé par le Génopole d'Évry (Essonne). Sa spécialité : capter les métaux lourds dans des eaux industrielles. Issue de l'École polytechnique, la jeune société a mis au point un polymère au coeur duquel se trouvent des groupements chimiques capables de capturer les métaux. Pour cela, il est simplement disposé dans la solution, et il se charge du métal. Il peut être régénéré par traitement à l'acide ou à l'ammoniaque, ou bien détruit.
Cette solution s'adresse plutôt aux eaux déjà débarrassées d'une partie de leurs métaux par les méthodes existantes. « Avec des eaux chargées de quelques dizaines de parties par millions (ppm) de métaux, nous pouvons réduire à moins d'un ppm, voire quelques ppb (parties par milliards), indique Steve van Zutphen, l'un des fondateurs de Magpie Polymers. De plus, nous disposons de plusieurs polymères, chacun capable de capter un métal spécifique, nous pouvons donc séparer les différents métaux. » Ceux visés sont, soit des polluants (plomb, cadmium, nickel, zinc), soit des métaux ayant une valeur économique comme l'or, le platine ou le cuivre. « À plus long terme, nous visons aussi l'industrie nucléaire, car notre polymère capture très bien l'uranium », indique Steve van Zutphen. L'entreprise construira cette année une ligne pilote de production de 500 kilogrammes par mois de polymère, ainsi qu'un prototype de traitement de l'eau capable de traiter un mètre cube par jour, afin de faire des démonstrations chez les clients.