Afin d'améliorer la qualité des eaux de baignade et de pêche, surtout par temps de pluie, la communauté de communes de l'estuaire de la Dives (CCED) est en train de réaliser son plus gros investissement à ce jour. L'occasion aussi de mettre en place des solutions techniques innovantes : des vannes de chasse installées pour la première fois en France sur un réseau d'assainissement, et des cheminées de visite en fonte soudées sur les gros émissaires.
Atteignant un montant de 36 millions d'euros, le projet comprend la reconstruction de la station d'épuration basée sur une technique membranaire (située à l'entrée de Cabourg et déjà en fonctionnement) ; la construction d'une unité de compostage des boues d'épuration, qui est en cours ; et la mise en place de cinq gros bassins tampons pour lisser les flux atteignant la station d'épuration en cas de pluie, le réseau étant unitaire.
Ces bassins permettront de faire face à un événement pluvial de fréquence semestrielle. Ils éviteront la surcharge hydraulique de la station d'épuration et le déversement d'eaux usées vers l'estuaire de la Dives.
Ils seront reliés aux réseaux et à la station d'épuration par un important linéaire de canalisations : 2,7 kilomètres au total, le tout réalisé avec des canalisations en fonte de Saint-Gobain PAM. « Nous avons inspecté des canalisations en fonte posées il y a longtemps : leur revêtement a très bien supporté la salinité de nos sols », explique Stéphane Sochon, responsable du service assainissement à la CCED.
Sur le 1,2 kilomètre de tuyaux posés en amont des bassins de Cabourg (DN 600-1000), les regards prévus initialement en béton coulé en place ont été remplacés par des cheminées en fonte soudées sur les tuyaux en atelier, ce qui a diminué les opérations à réaliser sur le chantier. Cette solution a permis de proposer des tuyaux avec angulations pour traiter les changements de direction. Elle garantit aussi la continuité du fil d'eau.
SOUS LA FORME D'UN BOUCLIER
Sur ce même tronçon ont été posées pour la première fois en France deux vannes de chasse du fabricant allemand Steinhardt, commercialisées et installées en France par la société Hydroconcept. Baptisées Hydroguard, elles se présentent sous la forme d'un bouclier dont la partie basse épouse la forme du collecteur. Coupées à mi-hauteur de la canalisation, elles sont actionnées par des vérins hydrauliques commandés par des capteurs de niveau. Ces derniers ferment les vannes par temps sec, à des fréquences prédéfinies. Ils les rouvrent lorsqu'un certain niveau d'eau est atteint, afin de créer une chasse. Cela empêche l'accumulation de sédiments en fond de canalisation, augmente sa durée de vie et évite les mauvaises odeurs. Le système limite aussi « les opérations de curage. C'est indispensable, sur un tronçon où l'écoulement sera moindre, car la pente n'est que de 1 millimètre par mètre », précise Stéphane Sochon. En outre, les chasses lissent les apports de pollution à la station d'épuration par des rinçages successifs. En cas de pluie, les vannes s'effacent, laissant les flux s'écouler librement.
L'ensemble des chantiers doit s'achever au début de l'automne 2011 : une nouvelle qui réjouira les nombreux touristes qui fréquentent les plages de Cabourg, Varaville et Houlgate, proches de l'estuaire de la Dives.