Conduit par le Cemagref et ses partenaires ( Inra, CNRS Toulouse, Suez Environnement), Biorare fait partie des cinq projets retenus par l'appel à projets « Biotechnologies et bioressources » des investissements d'avenir via une aide de 2,2 millions d'euros sur un total de 6 millions d'euros.
Le projet creuse une technologie de rupture, l'électrosynthèse microbienne, inspirée elle-même d'un concept très innovant, la pile microbienne. Dans un système bioélectrochimique, on retrouve donc une anode et une cathode sur lesquelles se jouent des réactions d'oxydoréduction catalysées par des bactéries. Les électrodes sont séparées par une membrane imperméable. À l'anode, la dégradation des déchets organiques génère des électrons qui migrent vers la cathode, compartiment dans lequel peut alors s'opérer en présence de dioxyde de carbone la synthèse de diverses biomolécules (acétate, éthanol, butanol, etc.). Mais, pour fonctionner, le système doit être alimenté par une source d'électrons complémentaires et par du dioxyde de carbone. D'où l'intérêt de le coupler aux filières de méthanisation existantes qui valorisent le biogaz produit. « C'est trop tôt pour penser à une industrialisation d'ici à cinq ans. Nous nous laissons déjà les trois premières années pour explorer son potentiel, analyses environnementales, économiques et sociétales à l'appui, précise Théodore Bouchez qui pilote le projet au Cemagref. Si tout va bien, un prototype préindustriel sera alors mis en oeuvre et nous envisagerons l'élaboration de brevets applicatifs communs avec nos partenaires. » Mais l'innovation de cette technologie fait d'ores et déjà l'objet d'un dépôt de brevet par le Cemagref.