« Nous sortons d’une audition devant l’Autorité de sûreté », a déclaré Henri Proglio, P-DG d’EDF, pour qui le nucléaire est « aussi une école de réalisme : aucune technologie n’est sans défaut ». Mais la conférence de presse a surtout été animée par Greenpeace. Au point que les forces de sécurité ont fait du zèle : les journalistes ont dû montrer patte blanche à plusieurs reprises – présentation de carte de presse, fouille des sacs – pour assister à l’évènement auquel ils avaient été conviés.
Sur la façade d’EDF, Greenpeace a déployé son slogan « le nucléaire sûr n’existe pas ». C’est bien l’inverse que les dirigeants d’EDF ont cherché à démontrer. « Le modèle industriel d’EDF permet une amélioration continue. Quand un incident survient quelque part […] les modifications sont réalisées sur l’ensemble du parc », a insisté Hervé Machenaud, directeur exécutif du groupe en charge de la production et de l’ingénierie.Force d'intervention rapideConcrètement, « nous avons deux pistes de retours d’expérience » suite à la catastrophe de Fukushima, a évoqué Dominique Minière, directeur de la production nucléaire en France d’EDF. D’une part, réviser la conception des réacteurs. Le but est d’évaluer leurs marges de sûreté. D’autre part, renforcer l’organisation de crise d’EDF en créant une force d’intervention rapide. En cas de perte d’alimentation en eau et/ou en électricité, elle devra fournir le matériel – des groupes électrogènes – pour la rétablir en 24 à 48h. EDF assure être capable de le faire sur un réacteur, mais va se préparer au cas où tous les réacteurs d’une centrale – jusqu’à six réacteurs – connaissent des défaillances simultanées.Une décision priseReste qu’EDF ne prévoit d’étudier que des cas d’incidents analogues à celui de Fukushima : séisme, inondation, perte d’alimentation en eau et en électricité. Exit les risques terroristes ou de vieillissement des installations… sauf si l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) lui demande le contraire. L’électricien attend le cahier des charges exact de l’ASN pour début mai. Il veut ensuite terminer ses études en septembre pour que le gouvernement prenne des décisions avant la fin de l’année. Une décision a été prise dès l’issue de la conférence de presse : évacuer les militants de Greenpeace… après que la majorité des journalistes aient quitté les lieux.TBL’ASN pointe les faiblesses du parc nucléaire français