La loi de modernisation de la sécurité civile du 13 août 2004 et le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale ont organisé une coopération entre l'État et les entreprises privées pour assurer la résilience du pays. Douze secteurs d'activités d'importance vitale (AIV) ont ainsi été retenus par les pouvoirs publics et des opérateurs d'importance vitale (OIV) ont été désignés dans chacun d'eux. Le secteur de l'eau est visé au même titre que les transports, les finances, la santé ou l'énergie. Une directive nationale de sécurité (DNS) sur la gestion de l'eau a été élaborée par les pouvoirs publics. Classée « confidentiel Défense », elle décrit les menaces, identifie les vulnérabilités génériques et les objectifs de sécurité correspondants. Elle a été notifiée aux opérateurs d'importance vitale du secteur de l'eau – dont font partie les grands opérateurs privés (Veolia, Saur et Suez) – pour qu'ils élaborent un système de sécurité à deux étages. Il inclut un plan de sécurité opérateur (PSO) pour l'ensemble des activités de celui-ci et des plans particuliers de protection (PPP) pour chacun des sites identifiés comme points d'importance vitale (PIV) par les pouvoirs publics et gérés par l'opérateur en question.
Le PSO de Veolia a été approuvé en 2010 et les plans particuliers de protection ont été présentés aux préfectures concernées. « Cette démarche nous a permis de développer une expertise en matière de protection d'installations d'eau potable contre des risques d'attaques malveillantes, voire terroristes », juge Thierry Combasteil, en charge du pôle sûreté des biens et des personnes chez Veolia Environnement. La direction de la sûreté du groupe propose ainsi des solutions de protection globale pour tout type d'ouvrage, de l'usine complexe au réservoir isolé. Elles s'appuient sur un diagnostic de vulnérabilité afin d'identifier les dispositifs les plus adaptés à installer. Par ailleurs, le projet européen SecurEau s'est penché entre 2009 et 2013 sur l'élaboration de nouveaux outils de détection précoce de contamination délibérée des réseaux d'eau potable. Dans ce cadre, Endetec, filiale de Veolia Eau Solutions & Technologies, a développé et commercialisé un nouveau capteur intelligent. Irstea a quant à lui conçu des modèles mathématiques capables d'identifier des zones contaminées en réseau, la source de contamination et d'optimiser le positionnement des capteurs. En outre, des préconisations en matière de stratégie de décontamination NRBC ont été livrées aux autorités.