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Accès aux services de l'eau : l'ONU identifie les « laissés pour compte »

PUBLIÉ LE 19 MARS 2019
EVA GOMEZ
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Accès aux services de l'eau : l'ONU identifie les « laissés pour compte »
A quelques jours de la journée mondiale de l’eau, l’ONU dévoile ce mardi 19 mars à Genève (Suisse), l’édition 2019 de son rapport sur l’eau, intitulé « Ne laisser personne pour compte ».

« Dans le monde, trois personnes sur dix (2,1 milliards) n’ont pas accès à l’eau potable et six personnes sur dix (4,5 milliards) n’ont pas accès à des installations sanitaires gérées en toute sécurité », alerte Rick Connor, rédacteur en chef du rapport des nations unies sur l’eau, qui est présenté ce mardi 19 octobre à Genève (Suisse). De grandes disparités sont constatées selon les régions du monde. En effet, la couverture des services d’eau potable gérés en toute sécurité est établie à seulement 24% en Afrique Subsaharienne, alors qu’elle atteint 95% en Amérique du Nord et en Europe. Concernant les services d’assainissement, ils sont assurés à 78% en Amérique du Nord et en Europe et à 22% en Amérique latine et aux Caraïbes. En Afrique Subsaharienne, Océanie et Asie centrale et du Sud, les données le l’Organisation mondiale de la santé et de l’Unicef (2017) font état, au mieux, de services élémentaires. Par ailleurs, chaque année, 780.000 personnes meurent de maladies liées au manque de services d’assainissement telles que la dysenterie et le choléra.

Tripler les investissements à échelle globale

Alors que « le droit à l’eau potable et à l’assainissement » est un droit de l’homme depuis 2010, « l’objectif de l’ONU de ne laisser personne pour compte à l’horizon 2030 est encore loin d’être atteint, malgré les progrès enregistrés au cours des quinze dernières années », s’inquiète Rick Connor. Le rédacteur en chef du rapport rappelle que « les analyses coûts/avantages démontrent à échelle mondiale, que l’amélioration des services d’eau et d’assainissement a des retombées positives sur la santé, l’économie et l’emploi ». Pourtant, selon une étude de Hutton et Varughese (2016), « il faudrait tripler les niveaux d’investissements annuels pour atteindre un accès universel d’ici à 2030 », ce qui correspondrait à un total de 114 milliards de dollars par an. Rick Connor ajoute que « cette estimation ne tient pas compte des coûts de maintenance, ce qui augmente encore les besoins réels ».

Inégalités sociales et géographiques

Ainsi, à la question « qui sont les exclus de l’eau ? », le rapport de l’ONU répond en les classant dans trois catégories : « les pauvres urbains », « les pauvres ruraux » et « les réfugiés ». Dans les pays les moins avancés, près de deux tiers des urbains vivent dans des bidonvilles et n’ont pas accès à des services d’eau et d’assainissement. « Les inégalités entre les habitants des bidonvilles et les urbains plus riches sont considérables », souligne Rick Connor : « Les habitants des bidonvilles qui ne sont pas raccordés aux services publics et doivent faire appel à des camions citernes, peuvent payer jusqu’à 10 ou 20 fois plus cher que leurs voisins les plus riches », précise-t-il. En milieu rural, « la faible densité de population rend difficile l’accès aux ressources en eau, notamment pour les agriculteurs, à qui il faudrait garantir le droit de l’eau », souligne le rédacteur en chef du rapport. Enfin, « les réfugiés vivent pour 25% d’entre eux dans des camps, et 75% sont installés dans les villes et villages, ce qui exerce une pression sur les services d’eau en place et peut créer des conflits avec les populations », explique Rick Connor. Il ajoute cependant que « dans certains exemples, comme en Géorgie, l’arrivée massive de réfugiés a bénéficié à tous pour l’amélioration des services existants ».

Adapter les politiques et cibler les subventions

Au-delà du triplement des investissements annuels à échelle globale, les auteurs du rapport estiment qu’il s’agirait d’améliorer la gouvernance et de « cibler les subventions en adaptant les politiques aux différents groupes de populations ». D’autant que dans un contexte de changement climatique et de croissance démographique, les enjeux autour de l’eau vont continuer à prendre de l’ampleur : « Dans 22 pays, surtout situés au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, le stress hydrique est de plus de 70%, les phénomènes météorologiques vont continuer de déplacer d’importantes masses de populations, et l’agriculture va devoir être intensifiée afin de nourrir tout le monde, tout en devenant de plus en plus durable », explique Rick Connor. Autant d’enjeux qui devraient être passés en revue dans le prochain rapport de l’ONU sur l’eau en 2020Ce lui-ci sera en effet consacré au changement climatique.
Point d'eau à Katmandou au Népal, en 2013. Crédit : Jean-Pierre Dalbéra / Source : Flickr
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