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ENERGIE

1-LES DÉCHETS FERMENTESCIBLES, SOURCES DE MÉTHANE

PUBLIÉ LE 1er AVRIL 2010
LA RÉDACTION
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Sur les quatre grands types de déchets méthanisables que sont les déchets organiques industriels, les effluents d'élevage, les déchets ménagers fermentescibles et les boues urbaines, seuls deux ont véritablement connu un développement de la méthanisation. Il faut dire que tous ces déchets n'ont pas un potentiel méthanogène équivalent. La technique s'accommode mal des déchets ligneux ou extrêmement liquides, qui produisent peu de biogaz : elle préfère les déchets contenant de la matière organique facilement dégradable. Les déchets graisseux introduits en très petites quantités, pour éviter des pics d'acidité dans le réacteur, ont un excellent potentiel, de même que les déchets d'origine animale, qui font néanmoins l'objet d'une réglementation draconienne imposant une pasteurisation et un agrément dans certains cas. Le parc actuel de méthaniseurs traite essentiellement des déchets industriels (industries agroalimentaires, papeteries, etc.) et des boues et graisses de stations d'épuration. Dans ces domaines, c'est un mode de traitement compétitif, compte tenu du potentiel méthanogène des déchets et des difficultés d'élimination à moindre coût des boues d'épuration. En revanche, la méthanisation à la ferme des déchets agricoles est largement sous-développée car il est difficile d'atteindre un seuil de rentabilité pour de toutes petites installations. « Il faut compter un investissement de 6 000 à 7 000 euros/kW installé. Dans certaines régions, les aides s'élèvent à 30 ou 40 %, ce qui permet d'envisager un temps de retour sur investissement de huit ou neuf ans. En revanche, sans aides, il est difficile d'atteindre la viabilité économique, même si la chaleur est valorisée par un tarif de rachat électrique bonifié et qu'il y a des recettes annexes comme la prestation de traitement de déchets externes », indique Sandra Berthelon, chef de projet chez Biogaz Planet. Ce bureau d'études, également concepteur de process, met en route une installation de 100 kWe chez un agriculteur, en Ille-et-Vilaine (35), qui codigérera effluents d'élevage, produits végétaux et déchets d'entreprises locales. Il porte une dizaine d'autres projets, mais attend l'entrée en application concrète de la nouvelle rubrique ICPE 2781 « Méthanisation », créée en octobre dernier. La simple déclaration des petites installations va en effet alléger drastiquement les formalités administratives, mais ne sera effective qu'après parution d'une nouvelle rubrique ICPE 2910 « Combustion du biogaz », qui se fait attendre. La cométhanisation de plusieurs types de déchets est clairement préconisée pour permettre des économies d'échelle et optimiser la production de biogaz. Mais le développement de tels projets mutualisés est difficile, comme le montre l'opération Géotexia dans les Côtes-d'Armor (22), enfin sur les rails après dix ans de vents contraires. Ce projet, porté par la Cuma Mené Énergie et le groupe Idex, est enfin en construction : l'unité traitera 35 000 tonnes de lisiers et 40 000 tonnes de coproduits issus d'entreprises locales (abattoirs, notamment). Le biogaz alimentera un moteur de 1,3 MWe, la chaleur servira notamment à sécher le digestat, et l'eau traitée irriguera des cultures énergétiques destinées aux chaufferies au bois locales. L'expérience du groupe Auchan, qui envoie chez un prestataire belge les déchets organiques de ses magasins du Nord, illustre la difficulté que rencontre un industriel ne souhaitant pas porter seul un projet aussi lourd. En France, il n'y a pour l'instant quasiment que Fertigaz qui développe, en partenariat avec des industriels, des plateformes collectives de méthanisation. Son centre Ferti-NRJ, dans l'Oise (60), accueille 38 000 t par an de déchets de l'industrie agroalimentaire, de la restauration collective et de la grande distribution. Une deuxième unité est en construction, pour des lisiers et des déchets agroalimentaires, et d'autres sont en phase d'autorisation. « Notre savoir-faire réside dans la capacité à monter des projets de territoire, compliqués au plan réglementaire car relevant de plusieurs rubriques ICPE, et au plan technique. En termes de taille critique, en dessous de 15 000 t/an ou 500 kWe de puissance, il est difficile de trouver un équilibre économique pour de telles opérations », indique Éric Delacour, P-DG de Ferti-NRJ. Sur tous ces gisements, la méthanisation a le plus souvent lieu en régime mésophile (37 à 40 °C) et par voie liquide (matières pompables), avec une préférence pour les procédés « liquide infiniment mélangé », accordant de la souplesse aux changements d'alimentation. En revanche, la méthanisation des déchets ménagers s'opère généralement par voie sèche, en régime thermophile (autour de 50 °C). Avec six usines en fonctionnement et une dizaine prévues dans un avenir proche, la méthanisation des déchets ménagers est en retard car elle a souffert d'une image négative liée à la mise au point laborieuse de l'usine d'Amiens (80), et aux difficultés rencontrées à Varenne-Jarcy (Essonne). Le choix des déchets admis est un paramètre important. Les biodéchets collectés séparément sont a priori un gisement qualitatif, mais drainent fréquemment une part élevée de végétaux à faible potentiel méthanogène : à Varennes-Jarcy, il n'y a que 15 % de restes alimentaires dans les biodéchets, ce qui a incité Montpellier à limiter la taille de ce bac. Les ordures ménagères résiduelles (OMR), quantitativement plus intéressants, génèrent beaucoup de refus lors du tri mécanobiologique et leur diversité peut être source de difficultés dans la gestion du process. Dans tous les cas, il convient d'être réaliste sur les tonnages captables - car un vide de digesteur renchérit la consommation énergétique et réduit les rentrées financières - et d'assurer une préparation de qualité. Le choix technique parmi les procédés disponibles (horizontaux ou verticaux, avec différents systèmes de brassage) doit viser une bonne circulation de la matière. « La méthanisation est un process moins complexe à conduire que l'incinération, mais il est un peu aveugle. Notre partenaire, OWS, offre un système de suivi de la réaction à l'intérieur du réacteur : en tant qu'exploitant, c'est rassurant », explique Luc Valaize, directeur général du groupe Tiru, attributaire du marché de l'usine de Bourg-en-Bresse (Ain). Enfin, après les problèmes d'odeurs rencontrés à Montpellier, cette question va devenir un élément clé des cahiers des charges. Elle générera un surcoût, et risque d'appauvrir des rendements énergétiques déjà polémique (dans le meilleur des cas : équilibre entre énergie consommée et énergie exportée). Plus que jamais, les espoirs de développement de la méthanisation reposent sur la perspective d'utiliser le biogaz sous sa forme originelle, plutôt que pour faire tourner des turbines. Ce pas, la communauté urbaine de Lille l'a franchi en choisissant d'utiliser son biogaz, une fois épuré, comme carburant pour sa flotte de bus. Mais elle s'est heurtée à des freins administratifs qui - pour l'instant - l'empêchent de rouler au biométhane.


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