De nouvelles têtes devraient faire leur apparition à l'as semblée générale du Club biogaz qui se tiendra pendant be+ . En un an, l'association a gagné trente adhérents. Elle en compte désormais 210. Si la filière se développe avec moins d'éclat que d'autres, elle s'installe doucement mais sûre ment dans le paysage énergéti que. Les débouchés potentiels du méthane d'origine renouve lable sont quasi inépuisables. Si l'injection dans les réseaux de gaz naturel émerge ti mi dement, elle devrait pro ba blement connaître un boom dans les années à venir (lire le témoignage de Valérie Bosso, page 41). Le bioGNV a gagné ses lettres de noblesse, comme pourront le tester les sceptiques pendant le salon Expobiogaz. Une piste d'essais sera mise à la disposition des visiteurs, en partenariat avec l'Association française du gaz naturel pour véhicules. Quant à la valori sation du gaz en chaleur et en électricité, au programme du colloque du vendredi 22 février, la technologie est enfin prête. Armés de ces arguments, les porteurs de projets ont par fois du mal à convaincre leur banquier de les accompa gner. Pour changer la donne, une étude sur la rentabilité de la filière a été lancée en no vembre dernier. Pour que ses conclusions soient indiscu tables, elle implique le secteur financier et se base sur des cas représentatifs.
Ses premiers résultats
seront présentés pendant les Assises. Avoir des chiffres clairs sur les retours sur in ves tis sement devrait permettre, par ailleurs, d'ajuster certains tarifs d'achat réglementés. Le temps mis par les pouvoirs publics à publier le décret relatif à la double valorisation (injection et cogénération) illustre leur peur de créer une bulle proche de celle qu'a connue l'industrie photovoltaïque.
L'acceptabilité des installa tions est un autre enjeu pour la filière. « C'est un sujet sur lequel nous avons beaucoup travaillé et qui nous a poussés à publier un guide de bonnes pratiques au début de l'année », note Caroline Marchais, délé guée générale du Club Biogaz. Connus, les risques sont maî trisables. Les explosions, intoxi cations et autres pollutions des eaux sont souvent liées à un défaut de conception, à un manque de formation du per sonnel ou à un déficit de com munication sur les consignes. Pour les maîtres d'ouvrage, il est essentiel de ne rien cacher aux élus et à la population. « Plus un projet est transparent, mieux il est accepté, rappelait l'avocat Xavier Marchand, à l'occasion d'une conférence sur le sujet organisée lors du dernier salon Pollutec. Tenter de raisonner les irréductibles serait perdre son temps, mais on peut tout à fait rassurer les personnes qui sont légitimement in quiètes. » La filière a tout intérêt par ailleurs à insis ter sur le rôle que peut jouer la méthanisation pour accom pagner chaque territoire vers l'autonomie énergétique.
Dernière barrière à lever,
l'acceptabilité du digestat par les agriculteurs fera elle aussi l'objet d'une demi-journée de colloque. Quand le procédé de méthanisation intègre des boues de stations d'épuration ou des déchets organiques ménagers, la crainte de la pro fession semble légitime. Mais « il est devenu plus compliqué d'épandre des effluents d'élevage après méthanisation, regrette Caroline Marchais. Leur charge pathogène est pourtant plus faible. Il faudrait simplifier la réglementation sur les digestats non sensibles, ceux des sites classés soumis à enregistrement ou à déclaration. » Des travaux d'homologation reposant sur des analyses à long terme pourraient leur permettre de sortir du statut de déchets.